La Minusma sera composé de 12 600 soldats français dans un premier temps. La mission de paix de l'ONU au Mali, la Minusma, a officiellement été mise en place hier et aura la difficile mission d'assurer la sécurité et la stabilité de ce pays en crise où doit avoir lieu une élection présidentielle le 28 juillet prochain. Justement, l'un des premiers défis de la Minusma sera d'assurer la sécurité de ce scrutin qui doit permettre au Mali de se doter à nouveau d'institutions légitimes. Lors d'une cérémonie à Bamako marquant sa mise en place, Bert Koenders, représentant de l'ONU au Mali, a tenu à remercier «pour le travail accompli» les 6300 soldats de la force africaine (Misma) présents dans le pays et désormais intégrés à la mission de l'ONU. «Notre mandat est la sécurisation des grandes agglomérations du Nord, la protection des civils» et de leurs droits, mais aussi «la médiation politique», a précisé M. Koenders. Les ministres maliens de la Défense et des Affaires étrangères, Yamoussa Camara et Tiéman Hubert Coulibaly, ont assisté à cette cérémonie, ainsi qu'Hervé Ladsous, chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU et Pierre Buyoya, représentant de l'Union africaine (UA) au Mali, ancien chef de la Misma. Après la cérémonie, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a reçu les dirigeants de la Misma et de la Minusma ; il a évoqué le scrutin présidentiel à venir, avertissant que «ces élections ne seront pas parfaites». «Cela est impossible quand on regarde l'abîme d'où nous sortons, mais elle ne nous ramèneront pas dans la crise» pendant laquelle «nous avons payé un lourd tribut», a-t-il ajouté. Commandée par le général rwandais Jean-Bosco Kazura, la Minusma sera composée d'ici fin décembre de quelque 12 600 hommes (militaires et policiers). La mission de l'ONU pourra encore compter pendant un temps sur les 3200 soldats français toujours présents au Mali – au plus fort de l'intervention française, ils étaient 4500 – qui, selon Paris, vont progressivement diminuer pour n'être plus qu'un millier à la fin de l'année. Les troupes qui compléteront les forces africaines de la mission de l'ONU devraient venir de pays africains comme le Burundi et d'autres continents.Il est à rappeler qu'à la faveur d'un coup d'Etat militaire à Bamako le 22 mars 2012, la région du nord du Mali et ses principales villes, Gao, Tombouctou et Kidal, ont été occupées les mois suivants par des groupes terroristes liés à Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et au Mouvement pour le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) après avoir été contrôlées pendant plusieurs semaines par les rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) qui s'étaient révoltés contre Bamako. Les éléments du MNLA sont d'ailleurs toujours en position de force à Kidal. Les groupes liés à AQMI et au Mujao en ont été en grande partie chassés par l'intervention de l'armée française qui a débuté le 11 janvier. Toutefois, des terroristes y sont encore présents et y ont encore récemment commis des attentats-suicide. A ce propos, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, notait lui-même début juin que s'ils avaient perdu «l'avantage tactique» et une grande partie de leur «sanctuaire» dans le nord du Mali, les groupes terroristes y avaient toujours «la capacité de faire peser une menace importante» ainsi que «des réseaux de soutien et des structures de recrutement».Zine