Même si l'on est encore loin des 3 et 4 millions de PME dans les pays asiatiques, le ministre de la Petite et moyenne entreprises et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, invité hier au forum hebdomadaire de l'ENTV, estime que le bilan 2006 est plutôt positif et qu'il faudrait éviter de « comparer l'incomparable ». Le département de M. Benbada a déjà réussi, d'après les chiffres communiqués hier, à créer, entre l'année 2002 et 2005, pas moins de 342 788 petites et moyennes entreprises dont 245 842 relevant du secteur privé. Le ministre de la PME et de l'Artisanat a imputé les difficultés rencontrées par les jeunes désirant créer leur propre entreprise non seulement aux banques qui n'accordent pas de crédits, mais aussi aux porteurs de projets. « Le problème des crédits bancaires existe dans tous les pays du monde. Il y a certainement un travail sérieux et profond pour améliorer notre secteur bancaire à travers la réforme en cours et la formation des cadres. Mais il faut préciser que le problème réside également au niveau des porteurs de projets. Ces derniers doivent faire un effort supplémentaire dans l'étude de leurs dossiers. Il faut qu'ils aient des projets valables qui peuvent être acceptés par les banquiers », plaide M. Benbada. Les dettes contractées par les promoteurs notamment dans le cadre des dispositifs Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes) et Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage) sont liées, d'après le ministre de la PME et de l'Artisanat, à une mauvaise étude des projets. « C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous comptons mettre le paquet sur les mesures d'accompagnement et notamment les études de projets », souligne M. Benbada. En tout et pour tout, les PME privées ont été financées par l'Etat à hauteur de 870 millions de dinars contre 820 millions pour les PME publiques. Un fait historique, d'après le conférencier. M. Benbada se réjouit que son secteur ait connu, en 2005, une croissance de 9,5% en 2005. Le tissu des PME-PMI devra encore s'élargir grâce à la Caisse de garantie des crédits d'investissements (CGCI) - d'un capital de 30 milliards de dinars - qui sera mise en vigueur, a-t-il souligné, en juin 2006. Le programme MEDA a, quant à lui, permis d'aider quelque 560 entreprises (à la fin du mois de mars 2006) à voir le jour. Pour ce qui est de l'artisanat, le ministre du secteur précise que le nombre d'artisans est arrivé, au mois de mars dernier, à 200 268 artisans, soit une croissance de 15%. Et M. Benbada ne souhaite pas s'arrêter là. Il estime qu'à travers la mise en place de crédits de restructuration et des crédits de stabilité des entreprises, la PME pourra devenir un secteur créateur de richesses.