Nous disposons d'un fonds documentaire appréciable que de nombreux pays nous ont restitué. Toutefois, la France demeure intransigeante, c'est le seul pays qui nous pose des problèmes pour la récupération de l'intégralité des archives de la guerre de Libération», a déclaré Abdelmadjid Chikhi, directeur général des Archives nationales, hier à Boumerdès. S'exprimant en marge d'une rencontre organisée à l'occasion de la commémoration de la reconnaissance par l'Etat colonial de l'indépendance de l'Algérie, le 3 juillet 1962, M. Chikhi a assuré, toutefois, que «nous restons optimistes quant aux perspectives de collaboration qui peuvent s'avérer fructueuses entre l'Algérie et la France». Par ailleurs, le responsable a regretté le manque de production cinématographique sur la Révolution algérienne. Le conférencier a argué par le simple fait «d'inexistence de récits historiques de qualité». Car, dit-il, «derrière les meilleurs tournages qui ont été réalisés sur la guerre d'indépendance, il y a un bon texte, un excellent récit historique et littéraire», citant en bon exemple le film algérien anticolonial Patrouille à l'Est de Amar Laskri sorti en 1971. Dans le même contexte, il a estimé que «dans nos récits, il y a une tendance à sacraliser les individus plutôt que de traiter les autres aspects». Lors de la conférence animée conjointement avec Youcef Khatib, ancien colonel de la Wilaya IV historique, le directeur général des Archives nationales a axé sa communication sur le thème des fondements de l'Etat algérien et sa résistance face aux différents assauts à travers l'histoire. De son côté, Youcef Khatib, initiateur du Mémorial de la Wilaya IV historique, a plaidé pour l'écriture saine et responsable de l'histoire : «Nous n'avons pas cessé d'appeler les autorités à mettre les moyens pour cette fin. À l'époque du président Chadli Bendjedid, quatre séminaires ont été organisés pour rassembler le maximum d'informations sur la Révolution, mais ces rencontres n'ont jamais été valorisées. En 1998, les rencontres organisées par le ministère des Moudjahidine n'ont donné aucun résultat.» C'est la raison qui l'a amené, explique-t-il, à créer le Mémorial de la Wilaya IV en 2001, une organisation socioculturelle qui vise à mettre en place une banque de données sur la Révolution algérienne. Et ce, sur la base des témoignages de moudjahidine qui ont survécu à la guerre de Libération et la valorisation des documents et photos en notre possession.