Le président «déchu» de l'instance handballistique nationale, l'ancien ministre Mohamed Aziz Derouaz, nous a affirmé que maître Farid Benbelkacem a déposé, en son nom, il y a une quinzaine de jours, une requête au niveau du Tribunal arbitral des sports (TAS) de Lausanne (Suisse) contre la Fédération internationale de handball (IHF) qui avait invalidé les élections de la FAHB du 14 mars dernier. Selon lui, le TAS devra rendre son verdict dans un mois environ. A cet effet, notre interlocuteur affiche un optimisme sans faille quant au dénouement de l'affaire en sa faveur. Derouaz, au vu, selon ses dires, des nombreuses entorses à la réglementation, que ça soit les propres statuts de l'IHF ou la charte olympique, commises par l'instance internationale, est certain qu'il aura gain de cause. «Je n'ai jamais voulu y aller vers le conflit», nous a affirmé Derouaz qui lie cet «acharnement» avec les élections de l'IHF prévues au mois d'octobre prochain. Il est à rappeler aussi que la tutelle a confirmé également cet état de fait en signant, le 28 mai, un arrêté ministériel portant annulation de son installation à la tête de la FAHB. Avant de saisir le TAS, son avocat, Me Farid Benbelkacem, a adressé deux courriers, à deux reprises, à l'instance internationale. Dans les deux premiers, datant du 11 mai – l'avocat a rédigé à chaque fois deux lettres, l'une concernant l'invalidation des élections et l'autre l'exclusion de Aziz Derouaz de la liste des lecteurs de l'IHF –, Benbelkacem réclame que l'IHF envoie à la FAHB les documents relatifs à l'affaire. Celui-ci a demandé à ce que la lettre adressée au COA soit envoyée à la FAHB, comme l'exigent ses propres statuts. «La FAHB n'a pas été destinataire, à ce jour, de vos décisions et cela est en parfaite contradiction avec vos statuts», avait-il écrit. En effet, l'article 7.4 alinéa 1 des statuts de l'IHF stipule que «les avertissements sont communiqués par écrit à la fédération membre concerné en même temps qu'aux autres fédérations membres». De même concernant la présumée sanction qui a visé Derouaz. «Monsieur Derouaz n'a jamais reçu, à ce jour, la moindre notification de cette mesure d'exclusion», a-t-il indiqué dans la seconde lettre. Dans ses réponses signées par le 1er vice-président, Miguel Roca Mas, et datées du 22 mai, l'IHF insiste sur le fait que les documents réclamés, l'avertissement en question, ont été envoyés «légalement» au COA. L'instance internationale rappelle que lors de la réunion tenue à Bale, en Suisse, le 25 avril, «le président du COA a accepté le plan d'action et s'est engagé à ce que le COA prenne toutes les mesures nécessaires pour appliquer les mesures énoncées dans le plan d'action». Ce qui a irrité aussi Derouaz qui s'est dit ne pas comprendre la réaction de Berraf qui a «accepté» les conditions de l'IHF qui «portent atteinte à l'intégrité de l'AG». En ce qui concerne la suspension de l'ancien ministre, l'instance que préside l'Egyptien Hassan Moustafa indique que «la décision de l'exclusion de M. Derouaz de la liste des lecteurs de l'IHF et du handball en général a été communiquée à la FAHB (autorité l'ayant proposé comme lecteur) et au COA le 7 novembre 2012». A ce propos, Derouaz nous dira qu'il ne fait pas partie de la liste des lecteurs de l'IHF depuis 2004 déjà et qu'il n'avait pas obtenu ce statut en se faisant proposé par la FAHB. L'avocat relance l'IHF, le 27 mai, pour réclamer les mêmes documents (l'avertissement contre la FAHB et le PV attestant de l'exclusion de Derouaz). Il relèvera dans l'une des deux lettres la «politique des deux poids, deux mesures» de l'IHF, puisque «les statuts de la FAHB qui ont permis l'élection, contestée de votre part, du nouveau bureau sont les statuts de l'ancienne fédération avec qui vous avez travaillé et collaboré pendant tout le mandat olympique». L'IHF tente de justifier son recours direct au COA en évoquant l'article 7.1 alinéas 3 et 4 des statuts. Or, ces derniers ne font aucunement référence à une quelconque possibilité de médiation du Comité olympique, nous a signalé Derouaz. C'est à partir de là que l'avocat a saisi le TAS à Lausanne. Celui-ci évoque, dans son argumentaire, toutes ces contradictions de l'IHF. D'où la confiance affichée par le concerné. En dernier lieu, l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports a tenu à préciser que le chèque de 300 millions de centimes, qui fait polémique, «représente la provision mise à la disposition de l'avocat de la fédération, Me Benbelkacem, dans le cadre de la plainte déposée auprès du TAS», d'autant plus que «le recours au Tribunal sportif exige le payement de certains frais». La convention liant la FAHB au cabinet d'avocat de Benbelkacem a été signée le 9 mai.