L'on a compris pourquoi les projets structurants n'ont pas eu l'attention requise, les gros pontes et autres gens influents n'ont pas besoin de nouvelle aérogare (le salon d'honneur suffit), et puis la gare routière et le tramway, pfft !… La wilaya de Annaba ne livrera aucun projet structurant cette année, dont la totalité est à la traîne. Fruit de l'incompétence des autorités locales, ce constat amer est établi par un haut cadre de la wilaya et partagé par les citoyens annabis particulièrement à la veille du départ de l'actuel wali Mohamed El Ghazi, promu selon la presse, pour services rendus. En effet, dans le secteur du transport, la nouvelle aérogare à quelques mètres de l'aéroport Rabah Bitat ou la nouvelle gare routière à la sortie ouest de la ville ou encore le tramway dont le tracé n'a pas été encore adopté, témoignent de la «compétence» du chef et son exécutif. «Une simple comparaison situe les compétences. L'exemple édifiant est celui des projets de l'aérogare et du tramway de Constantine qui ont été lancés après ceux de Annaba ; mais réceptionnés déjà, alors que les nôtres sont envoyés aux calendes grecques», étaye le même cadre. Situation plus grave en ce qui concerne d'autres projets de l'université tels que les 2000 lits à El Bouni et les 1000 lits Alzon qui n'ont pas, jusqu'à ce jour, connu encore le premier coup de pelle. Pis, dans les trois paliers, en l'occurrence les groupes scolaires, CEM et lycées, aucune infrastructure du secteur de l'éducation ne sera livrée cette année à Annaba au grand dam des nouveaux élèves, tous niveaux concernés, qui souffriront encore pour trouver une chaise à défaut d'une table la prochaine rentrée scolaire. «A force de s'occuper des intérêts des généraux en poste et autres barons, la wali de Annaba a négligé ceux des citoyens. Le choix est déterminant puisque les habitants ne peuvent pas le promouvoir, les généraux, si», estiment à l'unanimité des citoyens. Devenu utopique par la force des promesses non tenues des mêmes autorités locales, le projet de la réalisation d'un port de plaisance dans la commune de Chétaïbi figure dans le menu des rêves des citoyens annabis au même titre que celui du pont qui fera le trait d'union entre les cités Pont-Blanc et Beni M'haffeur. L'on est en droit de le dire si l'on se fie à la cadence des travaux d'un ouvrage d'art qui relie les cités de Seybouse à Sidi Brahim, dont la réception des travaux est prévue en 2014. Paradoxalement, un entrepreneur ramené de la wilaya de Chlef où Mohamed El Ghazi était wali, est venu se greffer au plan d'action de l'entreprise espagnole en charge pour la réalisation des travaux. «Le même entrepreneur a bénéficié de plusieurs grands projets tels que les travaux publics de la corniche au niveau de Aïn Achir. N'y a-t-il pas une entreprise d'envergure dans la région Est pour faire appel à celle de Chlef?» s'interroge le même cadre. Il est, semble-t-il, le protégé du wali au même titre que le député controversé Bahaeddine Tliba qui, recommandé par le ministre de l'Intérieur Daho Oueld Kablia avec lequel il partage des intérêts, a bénéficié lui aussi de plusieurs projets de promotion immobilière et de trois carrières d'agrégats à Oued El Aneb. S'il y a quelque chose qui marche à Annaba, loin de ce tableau sombre, c'est bien la promotion immobilière. Un secteur juteux où l'on investit le moins possible pour gagner le plus possible. Lors de sa première réunion, le Calpiref sous la présidence de El Ghazi Mohamed, wali de Annaba, sur les 79 dossiers d'investissement qui ont été examinés et traités fin 2011, la commission avait avalisé 51 projets, ajourné 17 autres et émis un avis défavorable concernant 11 dossiers au motif, selon un rapport de la wilaya, que «le type d'investissement envisagé n'avait aucun impact majeur sur le développement économique de la wilaya, en termes de création de richesses et d'emplois». Parmi les projets d'investissement acceptés par le Calpiref, soit 51 au total, 11 projets ont été agréés en matière de promotion immobilière, 10 retenus dans la filière de l'agroalimentaire, 9 dans le domaine de l'industrie et de la PME/PMI, 6 dans le secteur du tourisme, 6 au titre des activités liées au commerce, 7 projets dans le secteur des services et 2 dans le domaine des transports. Force est de souligner que la part du lion a été réservée à la promotion immobilière, soit plus de 20%. Question : est-ce que la promotion immobilière privée a un impact majeur sur le développement économique de la wilaya, en termes de création de richesses et d'emplois ? A suivre…