Les pharmaciens réclament une augmentation des marges bénéficiaires sur le prix d'achat des médicaments. Une réunion du Conseil national du syndicat algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) se tiendra avant la fin du mois en cours. C'est ce qu'a déclaré à L'Expression, le président du bureau d'Alger du syndicat, M.Abderahim Zemmouchi, joint, hier, par téléphone. Il s'agit de débattre des revendications des pharmaciens d'officine, notamment la révision à la hausse des marges bénéficiaires appliquées aux médicaments. Notre interlocuteur dira qu'il n'y a, à ce jour, aucune réaction de la part du ministère du Travail et de la Sécurité sociale à leurs doléances. En effet, le Snapo, qui compte plus de 3000 officines à travers le territoire national, réclame principalement l'actualisation et l'augmentation des marges bénéficiaires appliquées aux médicaments. «A l'issue de cette réunion, nous allons décider des actions à entreprendre pour faire aboutir nos revendications», souligne M.Zemmouchi. Il indique que la prise en charge de ce dossier «traîne toujours». A quoi est dû ce blocage? s'interroge-t-il. M.Zemmouchi avait déjà expliqué que le ministre du Travail, M.Tayeb Louh avait promis aux pharmaciens d'officine d'accompagner l'application des tarifs de référence pour le remboursement avec une modification des marges bénéficiaires qui leur permettent de faire la promotion du générique. «Nous avons baissé les prix des médicaments génériques au niveau des tarifs de référence mais la marge est restée la même». Les pharmaciens affiliés au Snapo, réclament ainsi une augmentation de 50% des marges bénéficiaires sur le prix d'achat pour le médicament dont le prix varie entre 0 et 300DA «comme promis par le ministre Louh, car nous travaillons toujours avec les anciennes marges». Pour le moment, les syndicalistes optent pour le dialogue qu'ils jugent «insuffisant» avec le département de Tayeb Louh. Toutefois, si la situation perdure, ils menacent d'entreprendre des actions de protestation. Les pharmaciens ont déjà menacé de fermer toutes les officines à travers le territoire national. Pour rappel, un projet portant révision des marges bénéficiaires appliquées aux médicaments, élaboré par une commission interministérielle, constituée par les représentants des ministères de la Santé, du Commerce et du Travail et de la Sécurité sociale, est actuellement à l'étude. Toutefois, souligne notre interlocuteur, ce projet n'a, jusqu'à ce jour, pas abouti. «Où est-ce que ça bloque?» réplique-t-il. Par ailleurs, le ministre de la Santé, M.Amar Tou avait insisté, lors de la tenue des 4es journées internationales de la pharmacie, sur la qualité des produits pharmaceutiques et sur le rôle que doit jouer le pharmacien dans ce sens pour lutter contre la contrefaçon des médicaments. Ce fléau coûte des millions de dinars de pertes aux finances publiques, ont souligné les participants à cette rencontre citant des sources douanières. Selon eux, «les produits de la contrefaçon causent des pertes estimées à 14 millions de DA, outre la perte de 7000 emplois». En Algérie, et au regard de l'absence de statistiques fiables en la matière, les médicaments importés légalement sont soumis à un contrôle rigoureux au niveau du laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques. Certains pharmaciens estiment que des produits importés illégalement ne sont pourtant pas soumis au contrôle, notamment au niveau des zones frontalières, appelant à mettre un terme à la commercialisation de ces produits pernicieux, à la fois pour la santé et pour l'économie nationale.