Dispositif n Face au manque d?engouement que connaît le médicament générique dont le taux de consommation ne dépasse pas les 35 %, le patron de la Sécurité sociale annonce des mesures incitatives. Du nouveau pour les pharmaciens d?officine, dans le sillage de l'entrée en vigueur des tarifs de référence. Lors de son intervention, hier, dimanche, à l?occasion de la Journée professionnelle sur le médicament générique et les produits de santé en Algérie, organisée par la Revue Santé+, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a annoncé une série de nouvelles mesures qui accompagneront la mise en ?uvre de la politique de promotion du générique. La première de ces mesures, qui réjouira, à coup sûr, la corporation des pharmaciens d?officine, a trait à la révision des marges bénéficiaires des médicaments qui seront plus incitatives pour une utilisation plus large du médicament générique. Il convient de souligner également la mesure prise par la Caisse nationale d?assurance (Cnas) pour le même objectif consistant à accorder aux officines conventionnées un préfinancement de 50 % du montant des factures du mois antérieur, conditionné par une dispensation du médicament générique à hauteur de 80 %. A cela s?ajoute, à moyen terme, le projet de mise en ?uvre de la carte à puce de la sécurité sociale, qui sera effective au niveau des wilayas pilotes dès 2007, a aussi indiqué le ministre. Il s?agira également de l?application graduelle, dès l?année prochaine, du conventionnellement du médecin traitant qui a pour objectif d?améliorer, selon Tayeb Louh, l?accès aux soins des assurés sociaux, une meilleure organisation du cheminement des patients dans le système de soins et une maîtrise des dépenses de la sécurité sociale. Alors que l?enveloppe du médicament frôle 1 milliard de dollars, les rouages du système de santé national paraissent fin prêts pour mettre en application la nouvelle réglementation, plus que jamais alignée sur le générique. Cette option ainsi confirmée permettra, selon la secrétaire générale du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière présente à cette rencontre, de réduire considérablement les dépenses de la sécurité sociale en matière de santé. Pour rappel, les ordonnances valent annuellement, pour les caisses de cette dernière, des milliards de dinars, avec une facture de remboursement qui aura coûté en 2005 la bagatelle de 47 milliards de dinars. Ce qui alourdit des dépenses sociales que l?Etat cherche à juguler.Cependant, cette ambitieuse politique de réduction des dépenses de santé, notamment avec la nouvelle tarification des médicaments ne semble pas recueillir un large consensus au sein, entre autres, des pharmaciens. Ces derniers estiment que les malades sont les grands perdants de cette nouvelle stratégie qui, selon certains d?entre eux, n?est pas à même de rétablir les équilibres budgétaires de la Cnas. Il est utile de rappeler enfin que la consommation du médicament chez les Algériens est assez faible selon les spécialistes qui l?estiment à 1 035 DA par an et par habitant. Soit une ordonnance et demie par an.