Les dépenses de sécurité sociale en matière de santé ont atteint 105 milliards de dinars pour l'année 2005. Après une bataille qui aura duré plus d'une décennie, un consensus autour du médicament générique semble se forger au seins des parties prenantes de la sphère de la santé, le gouvernement en premier lieu. L'application des tarifs référentiels, entrée en vigueur le 16 avril, rentre selon le ministre du Travail et de la Sécurité sociale M.Tayeb Louh, «dans le cadre de la politique nationale du médicament générique, et d'autre part, la rationalisation des dépenses de sécurité sociale sans atteinte à l'accessibilité aux soins». Il faut savoir que la facture est très lourde. Les dépenses de sécurité sociale en matière de santé ont atteint 105 milliards de dinars pour l'année 2005, dont 47 milliards de dinars au titre du remboursement du médicament pour la Caisse nationale d'assurances sociales (Cnas). «Notre objectif est de répondre à la demande de soins des assurés sociaux et de leurs ayants droit permettant un accès aux soins et une couverture au plus grand nombre», a ajouté le ministre qui intervenait lors de la Journée nationale sur le médicament générique et les produits de santé en Algérie, organisée par la revue Santé+. La croissance rapide des dépenses liées au remboursement du médicament dans la plupart des systèmes de sécurité sociale de par le monde a conduit les pays à revoir leurs politiques nationales du médicament en se basant sur l'encouragement du médicament générique. Cela a entraîné une baisse sensible de la facture du médicament sans porter atteinte à la qualité des soins. L'Algérie ne fait pas exception. La mesure prise par l'Exécutif touche 116 DCI forme et dosage correspondants à plus de 1000 produits. Malgré les aménagements apportés par les pouvoir publics à la filière du médicament, le médicament générique ne représente aujourd'hui que 33%, contre 48% pour l'Egypte et plus de 50% pour les Etats-Unis et le Canada. L'instauration des tarifs de référence, sera suivie par d'autres mesures, notamment la révision des marges bénéficiaires des médicaments qui seront plus incitatives pour une utilisation plus large du médicament générique. A cela s'ajoute, à moyen terme, le projet de mise en oeuvre de la carte à puce de la sécurité sociale, qui sera appliqué au niveau de certaines wilayas pilotes dès 2007. Par ailleurs, insiste le ministre, les missions et la formation du contrôle médical des organismes de sécurité sociale vont être adaptées aux exigences nouvelles. Il y a lieu de rappeler aussi le projet en cours d'étude , pour une application graduelle dès l'année 2007, du conventionnement du médecin traitant. «Ces réformes profondes de notre système de sécurité sociale nécessitent l'adhésion de tous les acteurs concernés», dira le ministre. Parmi les acteurs concernés, il y a le ministère de la Santé, qui en l'absence de M.Amar Tou était représenté par sa secrétaire générale, Mme Ben Khelil. La conférencière a affirmé que son département mise sur la promotion des produits génériques. Malgré les efforts consentis dans ce domaine, 75% de nos besoins en médicaments sont importés. Le ministère de la Santé a fait un pas important dans la redynamisation de l'opération d'enregistrement des médicaments. Dans ce sens, 300 nouvelles molécules ont été enregistrées dont 86% sont des médicaments génériques. Hier, l'assistance a honoré le premier producteur du médicament générique en Algérie, le groupe Saidal. Dans ce cadre un prix a été décerné à son P-DG, M.Ali Aoun, qui n'a pas manqué de saluer l'aide consentie par le gouvernement et par le ministre du Travail depuis trois ans pour la promotion du générique.