Ils accusent leurs responsables d'être à l'origine de la dégradation de leur situation socioprofessionnelle. L'instabilité au sein de la filiale Sidet, appartenant à l'Entreprise nationale de production de détergents et autres produits d'entretien ( ENAD), dont le siège social est situé dans la commune de Sour El Ghozlane, au sud de Bouira persiste. Des centaines de travailleurs ont initié plusieurs mouvements de protestation pour exiger leurs droits, dont le versement de leurs salaires. Dimanche dernier, la tension est montée d'un cran. Près de 200 travailleurs de la filiale Sidet, ont bloqué durant toute la journée, le CW 127, en guise de protestation contre le retard accumulé dans le versement de leurs salaires. Les manifestants, visiblement en colère, ont barricadé la route à l'entrée de l'usine à l'aide des pneus enflammés, de troncs d'arbres et de pierres. Tous les accès menant également vers la cimenterie de Sour El Ghozlane étaient bloqués. Des dizaines d'usagers et autres camions de gros tonnage ont été bloqués notamment à proximité de l'usine de ciment. «Cela fait exactement trois mois que nous nous n'avons pas perçu nos salaires», a déclaré en colère le représentant des travailleurs, qui a précisé que ni les employés permanents, ni les contractuels et autres recrutés dans le cadre des dispositifs de l'emploi n'ont perçu leurs salaires depuis trois mois. Ils ont dénoncé l'attitude des représentants syndicaux qui, selon eux, n'ont pas défendu leurs droits. Les manifestants n'ont pas mâché leurs mots envers leurs responsables. «Le DG de notre filiale est un retraité, lui et le PDG du complexe n'ont pas respecté leurs engagements. Ils ont failli à leurs missions, nous réclamons leur départ», demandent-t-ils. Il est à souligner que les travailleurs de cette filiale avaient observé au courant du mois d'avril 2013 plusieurs sit-in de protestation pour la même cause. Ils ont indiqué qu'un engagement entre le PDG du groupe et les représentants des employés de l'usine a été pris récemment pour le payement des salaires dans les délais. Cet engagement n'a pas été respecté, affirme-t-on. Les travailleurs protestataires ont décidé de ne pas reprendre le travail tant que les salaires ne sont pas versés. Ils accusent le DG et le PDG de l'ENAD d'être à l'origine de la dégradation de leur situation sociale. Pourtant, cette entreprise a bénéficié d'un plan de redressement mais, la situation reste inchangée. «Nous travaillons dans des conditions très difficiles pendant que certains cadres de cette usine ont tous des avantages et des facilités d'obtention de prêts et autres privilèges», accusent-ils. Outre la revendication de versement de leurs salaires dans les délais, les travailleurs de l'ENAD, exigent la revalorisation des primes de zone, un plan social et la régularisation de la situation des travailleurs contractuels recrutés dans le cadre du CTA, et celle des employés dont les contrats ont expiré. Des unités de la gendarmerie nationale dépêchées sur les lieux ont tenté vainement avec les manifestants d'ouvrir la route. Contacté par téléphone, le PDG du groupe Enad, M.Tahar Khaldi qui a reconnu la situation difficile que traverse l'entreprise a tenu à rassurer les travailleurs : «Le salaire du mois du mai dernier a été débloqué». Notre interlocuteur qui précise que l'activité au niveau de l'usine est au ralenti, a affirmé que les autres salaires des mois de juin et juillet seront débloqués dans les prochains jours.