Ils étaient, selon nos sources, quelque 600 travailleurs - 150, selon le responsable de l'entreprise, cité par ces mêmes sources - à manifester leur ras-le-bol hier devant le siège de l'entreprise à Sour El Ghozlane et à exiger le départ du PDG du groupe Enad et du DG de la filiale Sidet. Selon une correspondance adressée au wali en date du 4 mars 2006, la situation prévalant dans l'entreprise ENAD-Sidet est devenue intenable à cause des deux responsables dont les comportements saperaient les efforts des travailleurs. Munis de banderoles portant des slogans liés à leurs exigences, ces travailleurs ont entamé hier matin devant le siège de l'ENAD un sit-in qu'ils déclarent ne vouloir interrompre qu'avec le départ des deux responsables de l'entreprise. Il faut dire que ces travailleurs, dont on estime le nombre à 700 au sein du complexe de détergents, n'en sont pas à leur première manifestation. Déjà l'année dernière, ils ont recouru au même moyen de pression pour demander le départ des dirigeants de l'entreprise. Le retour au calme au sein de l'ENAD n'a pu être rendu possible qu'après deux jours de négociations et de paralysie de toutes les activités. Parmi les griefs retenus contre ces deux dirigeants, on peut citer, d'après le document en notre possession, le gel par le DG « des résultats contenus dans le PV de l'audit 2003 qui fait ressortir de graves anomalies », la distribution de promotions abusives par le DG de Sidet, l'octroi de 3 milliards de centimes sous forme de prêts sociaux, la volonté des deux responsables de freiner l'élan des travailleurs au service du développement, leur harcèlement à l'égard des cadres et employés attachés à la prospérité de l'entreprise, etc.