Le centre universitaire de Khemis Miliana a abrité, au début de cette semaine, durant deux jours, le 1er séminaire national sur les ressources en eau et leur utilisation, organisé sous le haut patronage du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et celui des ressources en eaux. Cette rencontre en présence de Moussa Yalaoui, conseiller au ministère des Ressources en eau, a regroupé des enseignants, chercheurs de plusieurs universités du pays ainsi que des experts internationaux venus, notamment de Tunisie, du Maroc, de la France, de la Belgique et d'Allemagne. Dans un point de presse, Mohamed Meddi, professeur dans ce centre et président du séminaire, mettra l'accent sur les objectifs d'une telle rencontre, à savoir permettre aux jeunes chercheurs algériens d'être en contact avec des experts étrangers afin de profiter de leur expérience, mais surtout sensibiliser davantage les responsables sur la nécessité de promouvoir la recherche scientifique. A ce sujet, il regrettera qu'en Algérie, c'est toujours l'expert étranger qu'on préfère à celui du pays. En outre, ajoutera Mohamed Meddi, le budget alloué à la recherche scientifique demeure insuffisant et ne permet pas aux chercheurs d'évoluer. En marge de ce séminaire, des experts européens nous ont livré leurs impressions sur le sujet. Le chercheur allemand Peter Wick nous relatera, en quelques lignes, son expérience au Pérou et au Salvador, des pays confrontés également aux problèmes de l'érosion. Il s'agit, dira notre interlocuteur, de sensibiliser la population rurale et la faire participer à l'effort en lui octroyant des fonds, afin d'éviter l'exode rural et de lutter efficacement contre le déboisement.L'expérience algérienne du barrage vert doit être repensée, ajoutant qu'il faut plutôt privilégier la plantation intensive de l'eucalyptus à travers tout le territoire. Quant au professeur Jean-Paul Bravard, enseignant à l'université Lumière (Lyon), il soulignera d'abord le dynamisme des universitaires algériens, se disant optimiste en raison de la qualité des communications et du souci, selon lui, manifesté par les responsables sur la problématique de l'eau. Pour conclure, on notera l'intervention du professeur J. Smitz, de l'université de Liège (Belgique), lequel insistera sur l'urgence pour l'Algérie d'arrêter les effets de l'érosion en reboisant intensivement dans les régions situées en amont. Reboiser, reboiser, répétera-t-il, est une priorité qui doit mobiliser toutes les forces.