«Harraga Blues», de Moussa Haddad, a été projeté, samedi en début de soirée, au cinéma Chanderli. D'une durée de 110 minutes, le film aborde – pas toujours avec justesse – le phénomène de l'immigration clandestine. Des stéréotypes y sont omniprésents, des contradictions aussi. Comme le cas de deux jeunes Algériens issus de familles aisées et qui décident, au péril de leur vie, d'affronter les vagues déchaînées de la Méditerranée. M. Haddad s'est gardé d'avoir voulu analyser le phénomène de l'émigration clandestine, ni ses causes et ses conséquences. Il indique : «Mon film vise à décrire la réalité des jeunes dans un cadre artistique et montre comment les rêves se transforment en drames». Sans vouloir mettre en doute la valeur du réalisateur de cette production dont la boîte porte son nom, avec la collaboration de l'Agence de rayonnement culturel, «Harraga Blues» ne reflète nullement la réalité des «migrants». Le scénario est d'une faiblesse qui ne peut apporter un éclairage quelque peu crédible sur ce phénomène. Ce film, dont le thème est censé être dramatique, est curieusement présenté comme s'il s'agissait d'un jeu en mer. C'est dommage !