El Casbah ouana wlidha. Mercredi soir, à la salle El Mougar, Abdelkader Chaou n'a pas résisté à la tentation de reprendre cette chanson qui rappelle les origines du chaâbi. A chaque fois, on me demande de chanter cette chanson. Cela ravive des souvenirs chez les gens, surtout ceux qui ont vécu à La Casbah d'Alger. Je chante notamment la rue où je suis né, Zenqet el karma», a confié Abdelkader Chaou dans sa loge. Bir Jebah, Zoudj Ayoun, Rampe Vallée, Bab El Oued, Djemaâ El Kebir, Soustara, Bab Jdid, Sidi Abderrahmane… des endroits-repères d'Alger sont célébrés dans cette chanson. Fortement applaudi à son entrée sur scène, Abdelkader Chaou a eu droit à une série de youyous à l'ancienne. Après une intro hawzi légèrement modifié, Had al charab lahou awani, il a enchaîné avec le mdih, Zora ya achkine zora, puis avec Ya rassouli Allah. Il a repris ensuite, Awah awah ya chemâa, Al kahwa ou latay et Youm el djemaâ. Et il n'a pas oublié ses anciennes chansonnettes, Jah rebbi y jirani, ghelkou el bab et Ya al aâdra wine mwalik. «Je prépare un nouvel album, mais je ne l'ai pas encore enregistré. Je vais peut-être m'y mettre après le Ramadhan. Je vais par exemple mettre dans cet album, ya el bakia, une ancienne chanson écrite par le regretté Mohamed El Mazouni, un maître de l'andalous de Koléa», nous a déclaré Abdelkader Chaou, qui poursuit sa tournée à travers l'Algérie (Annaba, Blida, Oran…). Il animera aussi des concerts au Maroc. NOUVEL ALBUM DE GALIZ Nacereddine Galiz, qui a précédé Abdelkader Chaou sur scène, a entamé son tour de chant avec le mdih, Yaaya dji n'har. Après un mkhiles, In kounta achiq, il a repris El barah, une manière de rendre hommage à El Hachemi Guerrouabi avant d'évoquer Ahmed Wahbi en chantant Fat li fat. Il a terminé son concert avec El Haq ya mwaline el haq, une chanson portant une forte critique sociale, écrite par Yacine Ouabed. «C'est une chanson dans laquelle plusieurs thèmes sont abordés, comme le terrorisme, les sans-abri, le gaspillage. Le dernier couplet de la chanson semble plaire aux gens. Il est question de Pharaon qui a construit une civilisation, sans le vouloir, en Egypte. Et, on rappelle, au passage, qu'il existe des pharaons en Algérie. Des pharaons qui détruisent. Malheureusement, cette chanson n'est pas encore connue par le grand public. Elle est boudée par les radios et la télévision», a regretté Nacereddine Galiz. Il a également cité le clip d'une chanson évoquant les harraga, que l'ENTV a décidé de le mettre aux archives. «Ce clip a été diffusé à peine une fois. Quand on leur demande pourquoi, ils nous disent que la situation ne permet pas de le diffuser. Je ne comprends pas!», a-t-il dit. Nacereddine Galiz prépare actuellement un nouvel album. «Je fais des compositions pour des chansons écrites par Yacine Ouabed, Kaddour Frah et Noureddine Boudissa. Habituellement, je reprends des chansons pour rendre un hommage. Je l'ai fait pour notamment Lounis Aït Menguellet et Fairouz et El Hachemi Guerrouabi», a-t-il souligné. La soirée de mercredi a aussi été marquée par le passage de Boualem Chaker, qui confirme sa réputation de «créateur de bonne ambiance». Le public semblait ravi d'écouter des chansons gorgées de fraîcheur. Les soirées patrimoine de la salle El Mougar, pour rappel, sont organisées durant le Ramadhan par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI).