La section du CNES de l'université M'hamed Bouguerra de Boumerdès s'est vu interdire, hier, la tenue d'une assemblée générale ayant pour ordre du jour « la préparation de la grève de la semaine prochaine ». La réunion devait se tenir en début d'après-midi, dans un amphithéâtre du campus nord, mais le rectorat, considérant que ce syndicat n'a pas fourni les éléments de représentativité exigés par la loi, a tout simplement chargé le service de sécurité de l'établissement de faire évacuer la salle. « Pour éviter la confrontation et afin de ne pas répondre aux provocations, diront les animateurs du CNES, les enseignants ont préféré sortir de l'amphi et tenir leur assemblée en plein air, tout près du rectorat. » Là, les intervenants diront que cette mesure n'est que le « prolongement des intimidations et du harcèlement que subissent les enseignants ». Car « le coordinateur local du CNES, M. Chebout, a été convoqué en début de semaine au tribunal suite à une action lancée par le rectorat », dira un enseignant. Et un autre de souligner : « Nous avons déposé deux préavis de grève de un mois à partir du 13 mai courant, l'un national et l'autre local ; et nous irons inévitablement vers une fin d'année perturbée à en juger par l'entêtement des responsables. » La rectrice de l'UMBB nous dira qu'elle a, en fait, interdit la tenue de la réunion « parce qu'au niveau local, le syndicat n'a pas fourni les éléments de représentativité exigés par la loi, notamment un nombre suffisant de cotisants (20% au moins) ». « Jusqu'ici, on nous a communiqué une liste de 52 cotisants pour 202 adhérents sur un ensemble de 901 enseignants permanents que compte l'université », ajoute le premier responsable de l'établissement, précisant que ce problème « se pose depuis février dernier, lorsque la section a commencé à introduire des préavis de grève locaux ». Le coordinateur du CNES de Boumerdès, lui, avance le nombre de 450 adhérents à sa section, « donc, plus de 50% ». « La justice, saisie cette semaine, a statué sur l'action en référé introduite par le rectorat et vient de prononcer l'illégalité de la grève du 13 mai, mais les enseignants sont déterminés à la faire », ont dit les responsables du CNES de Boumerdès.