A l'issue de la 2e journée de protestation du Cnes, hier, la section syndicale de l'université M'hamed Bouguera de Boumerdès a rendu publique une déclaration dans laquelle elle soutient que les enseignants ont adhéré en masse au mouvement. L'assemblée générale des enseignants de l'université dénoncent surtout les « atteintes à l'exercice du droit syndical commises par le recteur et le secrétaire général de l'université ». La section du CNES de Boumerdès souligne que ces atteintes se sont traduites notamment par le « refus d'autoriser la tenue de leur assemblée générale sous le prétexte fallacieux de la non-représentativité alors que le nombre d'adhérents dépasse les 20% de l'effectif global des enseignants permanents de l'université ». Le CNES évoque également « la fermeture à clé de tous les amphithéâtres pour empêcher les enseignants de se réunir, entraînant par là même la non-tenue d'enseignements assurés par des enseignants vacataires ou non grévistes ». Dans sa déclaration, le CNES dénonce aussi l'« arrachage systématique des affichages et banderoles syndicales ayant trait à ces journées de protestation ». Les enseignants menacent d'« envisager de nouvelles actions si cette démarche irresponsable persiste et condamnent fermement cette manœuvre qui ne fait qu'exacerber la tension ». La rectrice de l'université M'hamed Bouguera, que nous avons contactée, hier, répond que l'interdiction de l'assemblée générale s'est faite sur la base de l'insuffisance d'éléments de représentativité de la section locale du CNES et que les locaux sont toujours gardés fermés par mesure de sécurité et d'hygiène. Cependant « il y a des agents qui ouvrent les amphis lorsque les enseignants se présentent », ajoute Mme Kesri, soulignant que « 50% des cours ont été assurés hier » et qu'il y a eu plutôt « défection de la part des étudiants, non des enseignants ». Quant à l'arrachage des banderoles dont se plaint l'assemblée générale du CNES, la rectrice la justifie par leur contenu des inscriptions. « Ces banderoles portent l'inscription : l'université en grève. Ce qui n'est pas le cas si l'on doit faire le distinguo entre grève et journée de protestation, d'autant plus que nous n'avons reçu aucun préavis de grève », explique-t-elle. L'assemblée générale des enseignant note avec satisfaction, « malgré les différentes formes d'intimidations, la large adhésion à ce mouvement de protestation ». Et les enseignant qui ont voté, à la majorité écrasante, pour l'option de débrayage illimité à partir du 13 mai prochain, se disent « mobilisés derrière le CNES jusqu'à l'aboutissement de leur légitimes revendications ».