Dans les cahiers des charges confectionnés par l'OAIC pour l'approvisionnement en blé, notamment le blé tendre, «aucune clause ne fait référence au pays d'origine du produit importé», selon le ministre. Après les explications apportées, il y a quelques jours, par Laïd Benamor, président du Conseil interprofessionnel des céréales, au sujet de l'importation du blé français et du choix fixé par l'OAIC sur la variété française, c'est au tour du ministre de l'Agriculture, lui-même, de prendre la défense de l'OAIC et réfuter toute «préférence française» dans l'attribution des marchés. Invité lundi soir au forum de Liberté, M. Benaïssa est revenu sur cette question en affirmant que dans les cahiers des charges confectionnés par l'OAIC pour l'approvisionnement en blé, notamment le blé tendre, «aucune clause ne fait référence au pays d'origine du produit importé». Selon lui, il s'agit tout simplement de critères techniques arrêtés en fonction du pain consommé en Algérie, à savoir le pain blanc ou le pain baguette fait à partir de farine panifiable. «Le blé français est le mieux indiqué pour la fabrication du genre de pain que nous consommons. Les habitudes alimentaires des Algériens sont en train de changer et il viendra peut-être un jour où nous aurons à utiliser le blé dur produit localement au lieu du blé tendre importé», a expliqué le ministre. A l'origine de cette polémique, rappelons-le, une déclaration d'un responsable de France export céréales, selon lequel, l'OAIC serait en train de favoriser l'importation de blé français, cher et de moindre qualité, au détriment des blés originaires d'autres pays. L'Algérie, l'un des plus gros pays importateurs de blé, ne produit qu'environ 18% de blé tendre utilisé dans la fabrication de la farine et du pain. Le ministre de l'Agriculture a indiqué à ce propos que la facture alimentaire de l'Algérie, de l'ordre de 8 milliards de dollars en 2012, est particulièrement alourdie par l'importation des céréales, mais aussi du sucre, de l'huile et du lait. Il n'en demeure pas moins que «les besoins alimentaires de l'Algérie sont globalement couverts par la production locale à hauteur de 72%, ce qui n'est pas chose négligeable», a souligné M. Benaïssa. Pour lui, les exportations des produits agricoles ne représentent pas grand-chose et favorisent une balance commerciale déficitaire. La raison en est que «la politique sectorielle en la matière a pris le choix d'orienter la production nationale prioritairement vers la satisfaction des besoins nationaux», a indiqué le ministre. Elle a pris sur elle également le choix de subventionner certains produits et certaines activités, bien que des correctifs aient été apportés pour mieux cibler les parties concernées. «L'activité agricole est une activité à risque et l'Etat doit y intervenir pour la protéger et c'est ce qui justifie les subventions», a expliqué M. Benaïssa.