La politique du renouveau rural a touché plus de 7 millions de personnes durant les quatre dernières années, a indiqué le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui relève toutefois des lenteurs dans la réaction de certains secteurs. "Plus de 7 millions de personnes ont été touchées par le programme du renouveau rural durant ces quatre dernières années", a déclaré le ministre lundi soir lors du forum du quotidien Liberté. Pour le ministre, le monde rural qui était synonyme de sous-développement et de marginalisation est devenu aujourd'hui un réservoir de potentialités à découvrir et à valoriser. "Le diagnostic du monde rural qui a été réalisé durant les années 2000 a permis de constater qu'il y avait toujours une population importante et une diversité qu'il faut accompagner et préserver", a-t-il souligné. D'après le ministre, l'Algérie ne pouvait pas réussir son agriculture sans le développement du monde rural. Il a relevé, toutefois, des lenteurs dans la réaction de certains secteurs pour accompagner la dynamique que connaît ce "nouveau monde rural". Les départements de l'Intérieur et de l'Agriculture sont les plus impliqués dans la politique du renouveau rural, d'autres réagissent moins vite à la forte demande exprimée par les territoires ruraux autour des programmes inscrits par cette politique qui exige des actions de développement intégrées. Ces programmes portent notamment sur la protection des ressources naturelles, la lutte contre la désertification et protection des bassins versants et le développement durable des territoires ruraux. Par ailleurs, M. Benaïssa a évoqué la question de la qualité du blé français importé par l'OAIC en soulignant que ce blé répondait aux exigences techniques du cahier des charges de l'office. "Pour avoir de la farine panifiable destinée à la fabrication de la baguette de pain consommée en Algérie, le cahier des charges de l'OAIC exige certaines conditions techniques à respecter", a-t-il expliqué en réaction à une information relayée par la presse sur la mauvaise qualité du blé français. En outre, le cahier des charges de l'OAIC ne limite pas l'origine des blés importés puisque l'office importe d'autres pays que la France. D'ailleurs, a dit M. Benaïssa, l'Algérie a importé du blé américain pendant longtemps et du blé allemand qui répondent aux exigences du pain algérien. Durant les années 1980 et 1990, le consommateur algérien avait décrié la qualité du pain fabriqué à base du blé importé, ce qui a poussé les pouvoirs publics à amender le cahier des charges pour l'importation du blé en 1999 et remonter la barre pour avoir une meilleure qualité. Pour le ministre, la question du choix du blé pour fabriquer de la farine panifiable dépasse le cahier des charges de l'OAIC. "C'est un problème de fond, c'est-à-dire faut-il changer nos habitudes alimentaires ?", s'est-il interrogé. Cette question permet d'ouvrir le débat sur le changement des habitudes alimentaires des Algériens pour consommer du pain à base d'orge et de blé dur produits localement dont la qualité est avérée. "Est ce que notre population et nos technologues seront prêts à développer un pain à base de blé dur et combien de temps faudrait-il pour y parvenir ?", s'est interrogé le ministre. L'Algérie importe plus de 50% de ses besoins en céréales, notamment de France, d'Argentine, d'Allemagne, du Canada, des Etats-Unis et du Mexique.