Le conflit qui opposait depuis presque huit mois le maire d'Oued Sbaa, localité située au sud de la ville de Sidi Bel Abbès, à une partie de la population a abouti la semaine écoulée à la démission du P/APC, Talbi Mohamed. Une démission pas du tout anodine, puisqu'elle a été hâtée par une «vendetta» lancée par une cinquantaine de personnes et qui a ciblé un maire encore récalcitrant, s'accrochant, coûte que coûte, à son siège. Armés de gourdins et d'armes blanches, les pourfendeurs du maire l'ont violement tabassé, blessant au passage trois de ses accompagnateurs et occasionnant d'importants dégâts à plusieurs véhicules appartenant au P/APC et à ses proches. Face à ce nouveau dérapage, qui aurait pu facilement dégénérer en conflit intertribal, le maire, pris à la gorge, n'a pas eu d'autre choix que de signer, au pied levé, sa lettre de démission. Il y a quelques semaines, à l'occasion d'une visite officielle effectuée par la wali dans cette localité agropastorale, plusieurs notables avaient vivement souhaité le départ du maire pour éviter une effusion de sang. «Pour l'intérêt de la commune et afin d'éviter des affrontements qui risqueraient d'être sanglants, le maire doit démissionner sans trop tarder», avait insisté l'un d'eux, tout en appelant les pouvoirs publics à relancer le développement de cette localité déshéritée, laminée par la corruption et la rapine. Tout récemment, les partisans du maire avaient tenté, en vain, de faire pression par le biais d'une pétition sur les responsables de la wilaya pour qu'ils assurent sa protection contre ses nombreux détracteurs. Déplorant le comportement «hostile» d'un certain nombre de citoyens à l'égard du maire, allant jusqu'à l'«empêcher délibérément d'accéder au siège de l'APC», les signataires de la pétition ont fait remarquer le «caractère préjudiciable» de cette situation. «Nous avons tenté l'impossible pour lui assurer une sortie honorable et un dénouement pacifique du conflit pour l'intérêt de tout le monde», révèle un haut responsable de la wilaya. «Nous ne pouvions lui garantir une protection particulière après ses moult tergiversations et la situation de blocage hautement préjudiciable aux citoyens d'Oued Sbaa», a-t-il poursuivi. Il y a lieu de préciser que le dernier scrutin communal avait été émaillé de mouvements de contestation réclamant purement et simplement le départ du maire d'Oued Sbaa devenu, aux yeux de ses détracteurs, persona non grata.