Pour de nombreux spécialistes, la manifestation, devenue un rendez-vous incontournable pour les férus du Malouf, a beaucoup gagné en maturité. Devant un public des grands jours et dans une salle archicomble, la septième édition du festival national du malouf abrité du 17 au 25 juillet par la palais de la culture Malek Haddad, a été clôturée dans la soirée de jeudi dernier par la distinction des meilleures troupes et associations participantes à ce concours, qui ouvre la voie pour les trois premiers, à une participation au festival international du malouf prévu au mois d'octobre prochain. Ainsi, c'est l'école El Inchirah de Constantine qui a décroché la palme de ce festival, suivie par l'association El Maghdiria de musique andalouse de Mascara, qui a obtenu le deuxième prix, alors que la troupe de Adel Meghouache de Constantine, véritable révélation de ce festival s'est classée troisième. Les membres du jury, présidé par le cheikh Salim Fergani, ont avoué avoir trouvé des difficultés pour décerner ces prix, tant la concurrence était très rude, en plus du fait que l'édition de cette année a mis en lice des associations d'amateurs avec des chanteurs professionnels. Ce qui aurait faussé un peu le bon déroulement du festival notamment dans son volet concours, car nous a expliqué un membre du jury, les chanteurs professionnels sont mieux préparés à ce genre de manifestations. Par ailleurs, le jury a tenu à décerner un prix d'encouragement à l'association Layali El Andalous de Sétif, qui renferme des talents promoteurs. Pour une première depuis la création de ce festival, des prix d'honneur ont été institués afin d'encourager les meilleurs voix et les talents qui ont émergé au sein des différentes troupes et associations participantes. Lors de cette édition, c'est Selma Maiza, de l'association Layali El Andalous de Sétif qui s'est distinguée comme meilleure voix féminine, alors que le prix de la meilleure voix masculine est revenu au jeune Salim Azizi de l'association des amis du haouzi et du malouf de Constantine. La soirée de clôture, marquée par un vibrant hommage au défunt cheikh Abdelkader Toumi, a permis au public mélomane de savourer un spectacle d'anthologie. Durant près de trois heures, le palais de la culture Malek Haddad a vibré aux sonorités du Malouf. Après une prestation de l'orchestre féminin du festival sous forme de «mise en bouche», ce fut au tour des ténors de la chanson malouf d'entrer sur scène. Larbi Ghezzal accompagné par l'ensemble régional de musique andalouse de Constantine interpréta une valse portant le titre «Qom naghnamou houdaira» avant d'enchaîner avec deux Insiraf «Maqtar nahar nashwan» et «Chaâlet djimarek fi wast kalbi» et de conclure avec deux Khlass «Rimoune ramatni sihamouha» et «Rabi moudjib li Ibadou». Suivi de Mbarek Dekhla puis de Hassan Bramki qui a charmé l'assistance par l'interprétation d'un Zedjel typiquement constantinois «Ouarda fi houla dakia».