Le chapiteau de l'hôtel Hilton d'Alger, a accueilli, dans la soirée de mercredi dernier, deux têtes d'affiche, Amel Zen et Natacha Atlas. Pour sa premiére édition, la société de communication, Well Com Advertising, n'a pas lésiné sur les moyens pour inviter des stars de la chanson algérienne et internationales. Pour son neuvième rendez-vous, deux invités de marque ont animé la soirée de mercredi dernier, en l'occurrence la chanteuse algérienne, Amel Zen, et la chanteuse égyptienne, Natacha Atlas. Le public est peu nombreux mais l'ambiance est des plus festives. C'est Amel Zen qui aura l'insigne honneur d'étrenner cette soirée ramadhanesque. Bien que découverte depuis peu par le public algérien, Amel Zen fait une entrée fracassante. Elle maîtrise la scène avec aisance. Micro à la main, elle salue son public qui le lui rend bien. Elle entame son répertoire par son album éponyme, sorti dernièrement dans les bacs des disquaires. El Ayam, Il me disait je t'aime, Tu n'es pas digne de confiance ou encore Abdelkader Ya Boualem, sont autant de beaux titres qu'elle a interprétés d'une voix magistrale. Elle a même chanté un titre en daynan (chant berbérophone), Yelis Iyourayen, titre écrit par Belkacem Msilti et composé par le groupe Iyourayen. En l'espace d'une heure, Amel Zen a brassé tous les styles musicaux, à l'image du chaâbi, de l'andalou, de la musique berbère, le tout revisité à la manière de la musique techno-pop. Amel Zen est à la fois chanteuse et actrice. Architecte de profession, elle a été dévoilé, rappelons-le, au public lors de la première édition de Alhane wa chabab. Amel Zen confie en aparté à la fin de sa prestation que chacune de ses chansons traduit un message de paix et d'amour. Deuxième artiste à monter sur scène, l'Egyptienne Natacha Atlas, accompagnée de son orchestre, des musiciens de nationalités différentes. A peine la première chanson de Fairouz entonnée, Ya Habibi que la sono fait des siennes. Natacha Atlas quitte un bon quart d'heure la scène pour laisser place au grand artiste tunisien, Smadj, initiateur du projet maqamettes, avec Natacha Atlas. Dans une osmose instrumentale des plus complices entre les artistes — en l'occurrence l'Egyptien, Samy Bishai, à la percussion, le Turc, Gurkan Ozkan, au violon, et le Syrien, Layad Haïmoum, au bendir, au chant et à la danse — une série de sons agréables à écouter est joué... Après ce prélude musical aux encens indous et turcs, Natacha Altas gratifie le public d'un duo avec l'artiste oranais, Sofiane Saïdi. Les titres Tarali y a ghazali et Bakhta sont repris avec rigueur et justesse à la fois. L'artiste égyptienne ne sera pas avare en chansons. Elle se lance dans l'interprétation d'une série de maquamattes. Un mix entre plusieurs modes est alors à l'honneur. Natacha Atlas estime que le maqam est détenteur de magie et d'un certain feeling. «Je suis inspirée par l'amour et la philosophie de la vie», explique-t-elle. Pour sa part, le vituose du oûd, Smadj, confie que ce projet de maqamettes, avec Natacha Atlas est une commande du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. «L'essentiel pour nous est de montrer que cette musique est vivante, en mouvement et en développement constant. Le vocabulaire est des plus riches et des plus divers. Nous utilisons des gammes pour parler entre nous», explique-t-il sur un ton réfléchi. Motivée par les sonorités arabes, Natacha Atlas aime bien mélanger les sons contemporains. Elle clôturera son concert par son incontournable titre fétiche, Mon amie la rose, et ce, sans omettre d'esquisser des pas de danse connaisseurs.