Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé, mercredi à partir de la ville frontalière de Tindouf, les Etats maghrébins à coopérer pour sécuriser leurs frontières communes et lutter contre le phénomène de la contrebande. Le chef de l'Exécutif a reconnu la nécessité d'agir dans l'immédiat pour stopper ce phénomène qui prend des proportions alarmantes et qui gangrène notre économie. Le pouvoir semble avoir pris conscience de la gravité de la situation et compte traquer les contrebandiers qui, selon M. Sellal, utilisent les fonds récoltés pour l'achat de friperie et de drogue pour les commercialiser en Algérie. En début de ce mois, un conseil interministériel a été consacré à la lutte contre la contrebande, le Premier ministre a ordonné des mesures aux différents départements, notamment celui des Douanes et des services de sécurité de l'Etat pour renforcer le contrôle dans les zones frontalières concernées par ce fléau. Henad Rezki, sous-directeur chargé de la lutte contre la contrebande à la direction générale des Douanes (DGD), révèle à l'APS que les dispositions prises par le gouvernement ne visent pas seulement la lutte contre la contrebande de carburants, mais aussi de produits de première nécessité, de cheptel et des métaux ferreux et non ferreux. «C'est un phénomène qui persiste et qui prend de l'ampleur. Même si les Douanes parviennent à déjouer chaque jour ces opérations frauduleuses, il n'en demeure pas moins que ces réseaux de contrebandiers sont bien maillés pour échapper parfois à notre vigilance», explique M. Henad. Celui-ci évoque des réseaux des trafiquants structurés, disposant de moyens de collecte, de stockage et de transport qui acheminent des milliers de litres de carburants quotidiennement vers les pays voisins. L'immensité des frontières algériennes, qui s'étendent sur plus de 6000 km, a rendu difficile le positionnement sur le terrain des services des Douanes qui sont appelés à renforcer leur présence sur ces frontières. Dans ce sens, le gouvernement a instruit le corps des Douanes et celui de la DGSN, et des gardes frontières (GGF), pour coordonner leur action afin de mieux occuper le terrain aux frontières et resserrer l'étau sur les contrebandiers. L'instruction du chef de l'Exécutif met l'accent également sur la nécessité du contrôle au niveau des stations-service. Les gérants de ces dernières seront instruits pour refuser de servir du carburant aux propriétaires de véhicules à double réservoir ainsi que de vendre de l'essence en vrac dans des jerricanes.