Lors du f'tour collectif organisé par la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs vendredi à Ouargla, les forces de l'ordre ont usé de la manière forte pour empêcher tout rassemblement ou sit-in. Les forces de l'ordre de Ouargla ont frappé fort, vendredi soir, lors du f'tour collectif organisé par la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC), dont sept membres ont été brutalisés et tabassés par des policiers qui voulaient à tout prix les empêcher de prendre un verre de lait et quelques dattes devant le siège de la wilaya de Ouargla en guise de protestation contre le mauvais traitement subi par plusieurs d'entre eux deux semaines plus tôt dans le cabinet du wali. Sept blessés ont été admis dans la soirée de vendredi aux urgences de l'hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla, où ils ont reçu des soins pour plaies et contusions diverses. La CNDDC dénonce une intervention encore plus musclée que la semaine d'avant quand les policiers les avaient sommés de se déplacer ailleurs sans aucune atteinte verbale ou physique, alors que l'action des chômeurs est purement symbolique et aurait pu être le catalyseur d'un renouement de dialogue. A Djelfa, le f'tour collectif a également été empêché, mais sans grand heurt, quand les chômeurs se sont collés des tranches de pain sur la bouche imposant le silence aux services de l'ordre. Ainsi, cinq mois après la fameuse instruction du Premier ministre, du 12 mars dernier, concernant la gestion de l'emploi dans les wilayas du Sud, l'efficacité de sa mise en œuvre butte sur plusieurs obstacles et semble obéir par moments à des préjugés hérités d'une crise qui perdure depuis plus de dix ans. Alors que les autorités locales de la wilaya de Ouargla accueillent avec satisfaction les nouveaux responsables fraîchement nommés il y a dix jours à la tête de l'agence locale de l'emploi, l'Ansej et la CNAC de la wilaya de Ouargla, la coordination nationale estime que rien de concret n'a été réalisé et refuse l'appel à la constitution d'une association locale proposée par le wali de Ouargla lors d'une rencontre sur le pouce qui n'a pas donné entière satisfaction à Tahar Belabès, qui affiche une déception totale surtout après le traitement abusif et irrespectueux du chef de cabinet de la wilaya de Ouargla qui aurait insulté et refusé de recevoir une délégation de chômeurs un jour de réception. On retrouve la même obstination à continuer la lutte contre la hogra dans les derniers communiqués de la CNDDC qui appellent à casser la monotonie de l'été par une participation massive des chômeurs des wilayas de Ouargla et Djelfa dans les f'tour collectifs que la coordination a décidé d'organiser chaque vendredi devant le siège de ces wilayas. La CNDDC conteste par ailleurs l'arrestation de son coordinateur dans la daïra de Hassi Messaoud, actuellement sous mandat de dépôt avec l'auteur présumé de l'incendie du bureau de main-d'œuvre communal de Hassi Messaoud mercredi dernier. Selon nos sources, les familles des détenus ont été priées de patienter jusqu'à dimanche, date de la présentation de ces derniers devant le parquet. Un retour en force devant les plus hautes instances du pays est d'ailleurs prévu au lendemain de l'Aïd, plusieurs regroupements de chômeurs en concertation depuis plusieurs semaines viennent de décréter la fin de la trêve avec le gouvernement de Sellal en décidant d'organiser plusieurs rencontres décentralisées à travers les wilayas du Sud avec pour objectif la préparation d'un grand sit-in de protestation devant la présidence de la République à la mi-août. Les chômeurs mettent en demeure le gouvernement de «changer sa gestion du dossier de l'emploi». Un nouveau cycle de rassemblements est donc lancé à travers plusieurs wilayas avant le grand rassemblement dans la capitale. La couleur est annoncée.