Arrêtés dans la nuit de vendredi pour avoir organisé un sit-in devant une entreprise (Enageo) qui promettait des recrutements, 15 des 16 chômeurs de Ouargla, présentés hier au parquet, ont finalement été «relâchés», alors que le dernier demeure toujours en détention. Accusés d'«attroupement non armé et atteinte à l'ordre public», le procès de ces 16 sans-emploi aura lieu le 26 mars, nous a déclaré hier au téléphone Tahar Belabès, président du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc). Notre interlocuteur était présent au tribunal de Ouargla en compagnie de dizaines d'autres chômeurs qui ont organisé un sit-in pour soutenir leurs collègues de Negoussa, accusés lors de leur arrestation «musclée» de «séquestration de personnes», car ils bloquaient le passage au site de l'Enageo, avant que l'accusation ne se mue en «attroupement non armé», chef d'accusation souvent invoqué par la justice à l'encontre des chômeurs de Ouargla souvent coupables également aux yeux de la même institution de «trouble à l'ordre public» ou encore d'«outrage à agents de l'ordre public», dont plusieurs ont été condamnés à de lourdes peines de prison et à de fortes amendes. «Le rassemblement de soutien s'est déroulé dans le calme», affirme encore notre interlocuteur, précisant que jusqu'à hier après-midi, le chômeur arrêté, Benmansour Hocine, n'a pas encore été relâché «en raison de sa situation vis-à-vis du service national». Il sera relâché, selon Belabès, mais il sera présenté selon lui devant le tribunal militaire. D'autres procès de chômeurs, pour rappel, sont prévus à Ouargla le 26 février et le 6 mars. Marche le 24 février de Ouargla à Hassi Messaoud Interrogé sur les futures actions prévues par le comité des chômeurs qui n'a cessé de manifester ces derniers temps, notamment devant les agences locales de l'Anem à Ouargla, notre interlocuteur a confirmé, comme nous le rapportions dans notre édition d'hier, les manifestations prévues pour le 24 février, 42e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. «Nous allons organiser une marche qui s'ébranlera de Ouargla vers Hassi Messaoud», a-t-il révélé, avant d'expliquer que des actions similaires seront au programme dans différentes wilayas du pays comme à Alger, Batna ou encore Bouira. «Là où il y a des zones industrielles, les chômeurs vont organiser des marches vers ces zones alors que dans d'autres wilayas, les chômeurs vont tenir des sit-in devant les sièges de wilaya», explique Tahar Belabès. L'objectif de ces actions est de demander aux pouvoirs publics de «re-nationaliser les hydrocarbures», et de procéder à «un partage équitable des richesses du pays», faut-il préciser.