En l'espace de deux ans, l'avenue dite «Dubaï» à Akid Lotfi est devenu le pôle d'attraction par excellence à Oran. Son aménagement a créé un cadre agréable de sorte que jeunes, familles et séniors s'y retrouvent. Loin du vacarme du centre-ville, cette artère perpendiculaire au centre des conventions d'Oran a désormais la cote, puisqu'elle connaît, depuis le début de l'été et particulièrement durant le Ramadhan, l'afflux de dizaines de familles venues parfois des régions avoisinantes. On y rencontre même parfois des touristes étrangers. C'est en effet la splendeur du lieu et ses abords composés d'espaces verts et de palmiers qui ont fait en sorte que cet endroit soit une vitrine de la nouvelle Oran, un deuxième front de mer après celui du boulevard de l'ALN. Une heure à peine après la rupture du jeûne, les lieux commencent à se remplir, les habitués s'étant donné rendez-vous. La chaleur de l'été n'incitant guère à rester chez soi, de nombreuses familles investissent les espaces gazonnés, devenus en ce mois sacré, un point de ralliement pour des dizaines de personnes en quête de fraîcheur et de détente. En l'absence de commodités, notamment de chaises et de tables, certains préfèrent s'asseoir à même le sol sur les espaces verts, sirotant un café ou un thé à la menthe servi par des ambulants qui ont flairé le filon. D'autres au contraire s'adonnent aux jeux de société, notamment aux dominos. Ces instants de retrouvailles, après une longue journée passée à la cuisine ou au bureau, restent inoubliables de l'avis de Fatima, une mère au foyer qui, accompagnée de ses trois bambins, a opté pour ce site frais et ouvert à la fois. «Il est préférable de sortir de chez soi et de goûter à la fraîcheur des lieux que de rester scotché devant son téléviseur», ajoute-telle. Pas loin du jet d'eau, des enfants de tout âge gambadent sous l'œil vigilant de leurs parents. L'effervescence est à son comble et le rythme s'accélère le long de l'avenue Dubaï, au fur et à mesure que le temps passe. Ce moment d'évasion pour les Oranais ne peut désormais remplacer les veillées d'autrefois où les réunions conviviales étaient plus fréquentes en cette période de jeûne. Fatiha, une sexagénaire, reste très attachée aux soirées familiales d'antan même si elle se rend fréquemment accompagnée de ses petits-enfants dans ces espaces de détente. En tentant d'échapper à la routine, nombreux sont ceux qui ont fini par adopter de tels endroits. Ces dernières années, les soirées nocturnes ont remplacé les bonnes vieilles soirées familiales passées autour d'un thé et de gâteaux maison. Sous ses lumières étincelantes et même s'il reste beaucoup à faire, l'avenue Dubaï a désormais cette particularité de rassembler les familles et de consolider les liens surtout en ce mois sacré.