L'hôpital 120 lits de Mila n'a point usurpé sa réputation de prestigieux centre sanitaire de rayonnement sur l'ensemble de la wilaya. Le professionnalisme et l'engagement de ses techniciens et médecins, conjugués à l'acquisition d'équipements sophistiqués, en sont la parfaite illustration. Sont édifiantes dans le même ordre d'idées les interventions chirurgicales effectuées avec brio, la semaine dernière au sein de l'établissement hospitalier précité, par le professeur et chef de service des urgences au CHU de Constantine, l'illustre Mustapha Hassani, qui a opéré un patient présentant un cas compliqué du canal cholédoque et 3 autres cas de vésicule biliaire ordinaire, dans le cadre du partenariat entre le CHU de Constantine et le secteur sanitaire de la wilaya de Mila. Approché entre deux séances opératoires, l'illustre chirurgien ne tarira pas d'éloges, tant sur la qualité du matériel médical disponible que sur l'hygiène et la netteté des différents services. « Une institution hospitalière, de la trempe de l'hôpital 120 lits, est rare de nos jours », dira-t-il en substance. « Gérer le nombre d'accouchements, qui a atteint les 4100 cas pour la seule année 2005 (à raison de 12 à 14 accouchements toutes les 24 heures), est loin aussi d'être une simple sinécure », renchérit le directeur du secteur sanitaire de Mila, Djamel Salouh. D'autant plus que la maternité, qui ne fonctionne que par la grâce de médecins généralistes, ne dispose paradoxalement pas d'un gynécologue. L'initiative de faire venir, en vertu de la mise en œuvre du jumelage entre les deux pôles sanitaires susmentionnés, d'éminents professeurs de médecine et autres chirurgiens, par souci entre autres de les rapprocher des malades de Mila, est en soi valorisante. Or, force est de constater qu'« il est aberrant et irrationnel que l'hôpital 120 lits (le seul organisme sanitaire à l'échelle de la wilaya qui a pu se maintenir sur le plan financier) ne dispose pas de spécialistes en chirurgie générale, encore moins de chirurgiens en gynécologie obstétrique, en dépit du fait qu'il prend en charge des malades venant d'autres wilayas », martèle le professeur Abdelaziz Segueni. En fin connaisseur, ce dernier considère à juste propos qu'il est illusoire de prétendre à une dynamique de santé sans la mise sur pied d'un plateau technique conséquent. A contrario, la mise à niveau concernant l'aménagement des infrastructures, la maintenance des pavillons et la rénovation des équipements médicaux se sont traduites par des résultats fort encourageants. A l'image des resplendissants services de gynécologie, pédiatrie, chirurgie, l'hôpital de jour, le service infectieux, les urgences et le bloc laboratoire, retapés à neuf et impeccablement entretenus. Toujours dans sa quête de performance médicale, l'hôpital s'est doté d'un automate biochimique pouvant effectuer jusqu'à 18 analyses différentes par 40 tubes par heure, jouissant en plus, d'une très large autonomie de couverture pour ce genre de prestations. L'automate hématologique permet, quant à lui, de donner 18 paramètres différents à la fois. D'où la nécessité de création d'un centre de dépistage des maladies sexuellement transmissibles, y compris le sida. Les prouesses du bloc labo sont surtout palpables à travers les performances réalisées en matière d'analyses en parasitologie pour le diagnostic des différentes pathologies dont la leishmaniose et, dans quelque temps, le dépistage du cancer de l'utérus. Si toutefois, il y a secret à ce vent favorable qui souffle sur l'hôpital 120 lits, c'est grâce aux capacités managériales et une gestion cartésienne du premier responsable du secteur et de son staff technico administratif qui ont réussi le pari d'y instaurer une vraie politique de santé. D'autres praticiens vont, en marge des journées médicochirurgicales, rallier Mila pour opérer des dizaines, voire des centaines de malades. Mais, pour aussi salvatrices que soient ces interventions cycliques, il faudra que quelque part, dans les sphères décisionnelles, l'on se rende à l'évidence qu'il y a urgence à résoudre la lancinante équation du manque de spécialistes.