L'étude rétrospective consacrée à la mémoire de Hadj Ahmed Bey entreprise par une équipe d'historiens, d'archéologues, d'anciens habitants de Constantine, en collaboration avec le mouvement associatif et la direction du musée public national des arts et expressions culturels traditionnels de Constantine (MPNAECTC, sis au palais Hadj Ahmed Bey) connaît un avancement considérable, apprend-on auprès de la directrice du MPNAECTC, Chadia Khalfallah. Selon elle, l'étude en cours servira de base de données pour la reconstruction au sein du palais du Medjlis El Bey ou bien le Diwan. Sur le travail réalisé jusque-là, notre interlocutrice dira: «Dans l'objectif de véhiculer une image crédible du dernier bey de la période ottomane, un travail de synthèse a été élaboré, il a touché plus de 10 ouvrages, raison de plus, vu que son passé a été terni au plus haut point par les Français. Nous avons établi des fiches techniques portant sur sa personnalité et sa physionomie telles qu'elles ont été décrites. Ahmed Ben Mohamed El Cherif Ben Ahmed Bey El Quoli El Torki, fils de Hadja Rquia, est né, selon la plupart des historiens (sachant qu'il existe des désaccords par rapport à la date exacte de sa naissance) à Constantine en 1784. Il a été orphelin après à peine quelques mois de sa naissance ; il a vécu sa jeunesse à Biskra. Ahmed Bey était un homme costaud, de taille moyenne; il avait de grands yeux noirs, avec un regard ferme. Sa barbe noire et épaisse descendait sur sa poitrine. Il portait une Khalâa, un caftan confectionné à Istanbul. En 1825, il a été nommé bey à la tête du beylik de l'Est.» Trois personnalités faisant partie autrefois du Medjlis à savoir Benaissa, alias Bach Hamba qui occupait les fonctions de premier ministre, Merzouk, nommé Bach Mokehldji qui était le chef de la garde rapprochée du Bey et Bach Kateb, qui était le secrétaire chargé de la rédaction des correspondances du Bey, notamment celles destinées au Pacha d'Alger et de l'apposition de son sceau, seront représentées sous forme de statuettes au Diwan en compagnie du Bey, nous a expliqué notre interlocutrice. Par ailleurs, elle a regretté l'absence totale de l'héritage matériel du Bey. «A l'exception de la monnaie sauvegardée au musée national Cirta, l'héritage du Bey à l'exemple de ses costumes, ses armes, son sceau, ses correspondances et manuscrits, ses drapeaux…tout s'est évaporé à l'arrivée des Français. La disponibilité de ces outils qui sont d'une symbolique colossale dans l'histoire de notre pays, aurait été une véritable aubaine pour les chercheurs et aurait assuré aussi au Diwan son authenticité. Nous nous sommes contentés des écrits pour reproduire une partie de son patrimoine, pour l'enrichissement de son Diwan ; nous comptons beaucoup sur les anciens habitants de la ville en possession de quelque objets du Bey», a-t-elle encore relevé. Notons qu'El Medjlis sera animé grâce à l'application des nouvelles technologies de communications et de l'audiovisuel, il sera prêt à être visité à la fin de l'année en cours.