Dans une déclaration commune des coordinateurs nationaux adjoints chargés de l'Ouest et du Centre du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), parvenue à notre rédaction, il est dénoncé « l'instrumentalisation de la justice par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) pour bloquer toute forme de contestation ». La déclaration, signée Farid Cherbal et Mustapha Mechab, coordinateurs nationaux adjoints, chargés des régions Centre et Ouest, fait suite à la décision de la chambre administrative de la cour d'Alger qui a ordonné l'annulation de la grève à laquelle a appelé le Cnes pour aujourd'hui, en raison du non-respect de la loi 14-90 sur les activités syndicales. La loi en question oblige tout syndicat à présenter, avant le 31 mars de chaque année, la liste de ses adhérents, dont le nombre doit atteindre 20 % de l'ensemble des travailleurs permanents de l'entreprise. Il est rappelé aussi que « la proclamation du début et de l'arrêt d'une grève nationale sont du seul ressort des assemblées générales des adhérents et que le conseil national est le lieu de consolidation des résultats de ces dernières. Le conseil national (CN), instance délibérante suprême du Cnes entre deux congrès n'est pas habilité à dénaturer les votes des AG (séances des 27 et 28 avril) ou à transgresser les statuts du Cnes. Lors de cette séance du 11 mai 2006, le bureau national a informé le conseil national de la décision de justice relative à la grève nationale. Après avoir été informé de la décision de la cour d'Alger et dans l'attente de sa livraison dans les formes requises par la loi, le CN se devait de se référer aux AG conformément à son statut ». Les adhérents sont invités à organiser des AG à partir aujourd'hui pour « informer les enseignants de la situation actuelle, engager des débats sur la remise en cause du libre exercice du droit syndical et du droit de grève et définir les formes d'action pour la réalisation du plan du Cnes, entériné par le CN à Oran le 6 décembre 2005 ». Le Cnes considère que les revendications des enseignants datent de plus de onze ans et sont légitimes. Plusieurs problèmes socioprofessionnels restent posés avec acuité, à l'instar de ceux des salaires et des logements conventionnés. La situation à laquelle est arrivée l'université algérienne, de l'avis du Cnes, ne lui permet pas de former les cadres dont le pays a besoin, encore moins de fournir l'élite de demain.