Le vice-Premier ministre libyen, Awadh Al Barassi, a annoncé dimanche sa démission du gouvernement en raison de son incapacité à exercer ses prérogatives. M. Barassi a indiqué que sa démission était due à «des problèmes et des obstacles qui ont eu lieu dans les différents secteurs de l'Etat, la détérioration de la sécurité et les assassinats découlant de la politique de centralisation administrative adoptée par ce cabinet». Réagissant à cette démission, le Premier ministre Ali Zeidan l'a acceptée, affirmant, selon la l'agence libyenne Lana, qu'il a été «surpris». Au cours d'une conférence de presse à Benghazi (est), M. Barassi a reproché au gouvernement «ses dysfonctionnements», son échec à établir la confiance des citoyens envers l'Etat et son incapacité à octroyer les ressources nécessaires pour la réalisation des projets dans les différents secteurs. Les autorités peinent à rétablir l'ordre et à former une police et une armée professionnelles, alors que les assassinats politiques et les violences se multiplient.
Turquie
La justice turque a prononcé hier de lourdes peines, dont au moins 16 condamnations à la prison à vie, contre les membres du réseau putschiste Ergenekon dans un procès dénoncé par l'opposition comme une chasse aux sorcières. Le tribunal de Silivri, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Istanbul, a notamment condamné à la réclusion à perpétuité l'ancien chef d'état-major des armées, le général Ilker Basbug, pour «tentative de renversement de l'ordre constitutionnel par la force». D'autres anciens généraux, comme l'ex-chef de la gendarmerie Sener Eruygur et l'ex-chef de la Première armée Hürsit Tolon, le journaliste Tuncay Özkan et le chef du petit Parti des travailleurs (IP, nationaliste) Dogu Perinçek, ont également été condamnés à la prison à vie. Quelque 275 accusés, dont 66 en détention provisoire, étaient jugés depuis octobre 2008 dans le cadre de l'affaire Ergenekon, premier d'une longue série de procès controversés visant à déjouer des complots supposés contre le gouvernement islamo-conservateur.
Egypte
Les émissaires internationaux venus au Caire pour tenter de sortir le pays de l'impasse politique faisaient hier la navette entre les nouvelles autorités installées par l'armée et les partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi. Au lendemain d'entretiens avec le commandant de l'armée Abdelfattah Al Sissi, le secrétaire d'Etat américain adjoint, William Burns, a rencontré l'adjoint du guide suprême des Frères musulmans – dont est issu M. Morsi –, Khairat Al Chater, actuellement incarcéré. Mais un porte-parole des Frères musulmans a assuré sur Twitter que M. Chater avait «refusé» cette visite, à laquelle participaient également les ministres des Affaires étrangères qatari et émirati ainsi que l'émissaire de l'UE Bernardino Leon. M. Chater a affirmé qu'il n'était «pas en position de discuter» et conseillé à la délégation de «parler à M. Morsi», a ajouté Gehad Al Haddad. Il s'est borné à leur rappeler qu'il n'y avait «pas d'alternative à la légitimité».
Syrie
La crise en Syrie ne pourra être résolue qu'en écrasant le «terrorisme», a affirmé dimanche soir le président syrien Bachar Al Assad, faisant référence aux rebelles qui combattent son régime depuis plus de deux ans. Au cours d'une rare allocution retransmise par la télévision publique, M. Al Assad a également estimé que la Coalition nationale syrienne (opposition) a échoué et qu'elle n'a aucun rôle à jouer dans la recherche d'une solution pour mettre fin au conflit qui secoue le pays depuis 2011. «Aucune solution ne peut être trouvée avec le terrorisme, excepté en le réprimant avec une main de fer», a déclaré Bachar Al Assad. «Aucun être humain sain d'esprit ne pourrait penser que le terrorisme peut être réglé par la politique», a-t-il ajouté. A rappeler que la contestation en Syrie s'est ensuite transformée en insurrection qui a fait plus de 100 000 morts, selon l'ONU. Le conflit a également forcé des millions de personnes à fuir leurs foyer.