Le bilan des six premiers mois de l'année est jugé catastrophique par les services de la Protection civile, notamment sur les axes classés à haut risque. Le taux des accidents de la route durant ce mois de Ramadhan a légèrement baissé dans la wilaya par rapport à celui de l'année écoulée. Non pas parce que les gens sont plus prudents, mais plutôt à cause de la diminution du trafic routier durant la journée. C'est ce que nous avons appris hier auprès du lieutenant Noureddine Tafer, chargé de communication de la Protection civile. A titre illustratif, il a été enregistré durant les trois premières semaines de ce mois sacré 56 accidents de la route ayant fait 138 blessés et 6 morts sur place : un enfant, quatre hommes et une femme. Durant le Ramadhan 2012, la Protection civile a recensé 80 accidents de la route ayant occasionné des blessures à 164 personnes, avec également le même nombre de décès : six. «Cette légère régression a été observée durant le mois de Ramadhan parce qu'il y a un peu moins de mouvement automobile pendant la journée», relève notre interlocuteur. Mais il semble que l'optimisme n'est guère de mise car le bilan de ces six mois derniers mois est plutôt catastrophique. Le nombre d'accidents est en nette progression, notamment sur les RN 10, 3 et 20. Ces routes particulièrement meurtrières, ont enregistré le plus grand nombre d'accidents mortels. Pour preuve, en terme de pourcentage, l'on note 31,61%, dont 40% de blessés et 150% de décès, soit un bilan sinistre de 1410 blessés et 40 morts, comparativement à la même période de l'année précédente où il y a eu 775 accidents avec 1008 blessés et 16 morts. En dépit des nombreuses campagnes de sensibilisation initiées par diverses structures- direction des affaires religieuses, université, médias, Protection civile, Gendarmerie nationale et sûreté de wilaya, l'hécatombe continue de plus belle. Les causes sont diverses et multiples. Imprudence, dépassement dangereux, excès de vitesse, non-respect du code de la route, état du véhicule, et aussi l'état de certaines routes, pleines de crevasses, où il faut slalomer pour les éviter. Les poids lourds sont aussi un grand danger public. Faut-il dire que tous les efforts fournis dans ce sens sont vains ? A priori, l'on aurait tendance à répondre par l'affirmative au vu de ce carnage. Selon le lieutenant Noureddine Tafer, c'est l'affaire de tous, à commencer par les auto-écoles. «Il doit y avoir aussi une véritable pédagogie au niveau des auto-écoles en matière de respect des autres et de sacralisation de la vie même ; une auto-école ce n'est pas juste un commerce comme un autre», dit-il. Pour lui, le transport public doit s'impliquer plus au service du citoyen. Il a déploré dans ce sens la vétusté de certains bus privés ayant mené à des drames inouïs. Toujours selon lui, nous avons des trains, mais ils sont boudés à cause de la médiocrité du service qu'ils proposent. «Les moyens de transport récemment acquis, comme les bus de l'ETC, le téléphérique et le tramway doivent faire l'objet de soins particuliers et de maintenance pour inciter le citoyen à moins utiliser son véhicule», préconise-t-il. En conclusion, notre interlocuteur a appelé les conducteurs à faire preuve de civisme et à plus de vigilance sur les routes, surtout qu'il y aura des départs massifs en vacances après la fête de l'Aïd.