La compagnie française Mobilis immobilis, en collaboration avec la plasticienne et comédienne Maflohé Passedouet, a présenté jeudi dernier au théâtre régional de Constantine et ce, pour la première fois à l'étranger, sa pièce chorégraphique interactive intitulée Narval. Laquelle pièce est composée de trois tableaux ou présentations thématiques « Enfermement, environnement aquatique et île enchantée », qui sont les trois environnements dans lesquels a successivement évolué la danseuse interprète et comédienne Azuki, par le biais de décors 3D projetés en fond de scène faisant voyager les spectateurs d'un environnement à un autre. Ces environnements 3D interactifs sont réalisés par Frank Lagier qui s'est inspiré des travaux picturaux de Maflohé Passedouet. Des décors qui changent et se déforment au gré des mouvements de la danseuse ; elle leur est reliée par des capteurs de mouvements dissimulés sur son corps, créant ainsi une harmonie entre le mouvement corporel de l'interprète et les multiples déformations que connaît ce même décor en perpétuel mouvement. Une parfaite communion ou osmose entre les deux espaces où apparaissent et disparaissent des objets et où d'autres s'illuminent dès qu'Azuki les touche, des lumières qui fuient dès que la danseuse essaye de les saisir ou de les atteindre. Un environnement à la fois esthétique et poétique, accompagné par une musique électroacoustique jouée en direct par deux musiciens accompagnant la danseuse, un guitariste et un percussionniste. La première présentation intitulée Enfermement projette Azuki dans une pièce ou salle dénuée d'issue, les parois (de cette pièce) sont secouées à chaque mouvement de l'interprète, qui semble ainsi vouloir s'échapper de cet environnement. Le deuxième tableau présenté sous le thème d'environnement aquatique est une « connexion » entre Azuki et, bien entendu, les éléments aquatiques tels que les méduses, des particules de lumière et l'anémone de mer. Le spectacle sera achevé par un dernier tableau intitulé Ile enchantée, où plantes et reliefs sont intégrés dans la chorégraphie de l'interprète qui donne naissance à quelques « connexions » originales. Soulignant qu'à la fin, les artistes se sont adonnés volontiers à un jeu de questions-réponses afin de satisfaire la curiosité des spectateurs qui ont assisté à l'évènement, premier du genre en Algérie. Maflohé dira à ce sujet que « c'est la première fois que nous nous produisons hors de la France et nous sommes contents de le faire dans ce superbe théâtre ». Le public constantinois a été agréablement surpris par l'originalité de ce spectacle alliant l'interactivité à l'artistique.