Le patron de la centrale syndicale considère que le blocage du processus des privatisations se situe au niveau des institutions qui sont chargées de les mettre en œuvre. « L'UGTA n'est pas contre les privatisations. Ce n'est pas elle qui est responsable du non-cheminement des privatisations enclenchées depuis 1997 », a-t-il indiqué lors de son intervention au séminaire sur « La création d'un fonds syndical d'investissement pour l'emploi ». Selon lui, la mentalité au sein de la base syndicale a fait un saut qualitatif dans la compréhension des enjeux majeurs de l'économie mondiale et du principe de la privatisation. Cette mutation des syndicalistes ayant vécu de longues années sous le modèle socialiste permettra à l'UGTA d'accompagner les réformes en cours. Sidi-Saïd exige seulement qu'il y ait un « tableau de bord » qui dessinera le « cheminement » des ces réformes ainsi que les résultats escomptés. La contribution et la participation du partenaire social à toute décision allant dans ce sens sont, à ses yeux, incontournables, et c'est la seule manière de mettre en œuvre effectivement ces réformes « indispensables » pour la relance de l'appareil productif et la création de richesses. Le secrétaire général de l'UGTA a cependant souligné que son organisation est contre, bien entendu, « les réformes où on laissera des plumes ». « L'UGTA s'oppose à la politique du bradage favorisant la déstructuration du tissu économique public », ajoutera-t-il. Dans le même sillage, M. Sidi-Saïd dénonce la passivité de l'Etat. « L'embellie financière dans laquelle se trouve l'Algérie est en train de générer de la léthargie », a-t-il soulevé. Aussi ajoutera-t-il : « Si nous ne profitons pas de cet argent pour booster l'économie nationale et relancer réellement la machine productrice et créatrice de richesses, l'Algérie risquera de se retrouver dans un état comateux d'ici quelques années, lorsque le prix du baril baissera, et ce serait difficile pour elle de s'en remettre. »