La détermination affichée par le gouvernement en vue d'accélérer le processus de privatisation des entreprises publiques ne semble pas inquiéter outre mesure la centrale syndicale. C'est du moins ce qui ressort de la déclaration du patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, faite hier à la radio nationale. « La centrale syndicale soutient le principe de la privatisation des entreprises en tant qu'élément de croissance économique et non comme moyen de désengagement social de l'Etat ou de délestage de son rôle de défenseur des droits sociaux des travailleurs », a-t-il déclaré. Par droits sociaux « garantis par l'Etat », Sidi-Saïd entend notamment « la préservation de l'emploi dans les entités privatisées, le renforcement de la protection sociale des employés » ou encore « le respect des libertés syndicales » à l'intérieur des entreprises quels que soient leurs statuts. Le terme « privatisation » est devenu, considère le premier responsable de l'UGTA, « banal » désormais et ne saurait dorénavant représenter un « tabou ». Bien plus encore. « La privatisation n'est plus un enjeu dans le débat. C'est une donnée mondiale et une question économique qu'il faut ramener à sa dimension économique », a-t-il encore souligné, en émettant le vœu que le pacte économique et social qu'il entend débattre avec le gouvernement et le patronat devienne « une réalité à moyen terme ». La privatisation des entreprises publiques et la prochaine tripartite (qui devra avoir lieu avant la fin de ce mois) ont été les deux principaux points à l'ordre du jour de la réunion du secrétariat national de la centrale syndicale tenue hier à El Achour. Au cours de cette réunion, il a été passé en revue les propositions émises par les fédérations de l'UGTA autour de la privatisation des entreprises publiques économiques. Une autre rencontre est prévue prochainement à l'effet de consigner les revendications des travailleurs dans un rapport qui sera remis au chef du gouvernement lors de la prochaine tripartite. Il est à noter que les pouvoirs publics ont toujours évoqué la situation du secteur public, dont les parts de marché s'amenuisent d'année en année au profit du secteur privé. Le secteur public accuse un faible taux de croissance, argumentent les pouvoirs publics.