La situation sécuritaire s'est dégradée, ces derniers jours, dans la wilaya de Tizi Ouzou, après une longue accalmie. L'attentat terroriste, qui a fait trois morts dans les rangs des services de police à Azeffoun, mardi dernier, signe ainsi le retour de l'activité des islamistes armés dans la région. Une importante opération de ratissage a été enclenchée le lendemain de l'attentat par les forces de sécurité pour venir à bout des auteurs de cette attaque meurtrière. Les terroristes avaient, avant de perpétrer leur forfait, volé le véhicule d'un citoyen de la commune d'Akerou, à une dizaine de kilomètres au sud d'Azeffoun, ce qui indique qu'il s'agit du même groupe qui opère dans cette zone de repli et de transit de l'ex-GSPC et qui s'étale jusqu'à Beni Ksila, dans la wilaya de Béjaïa. Ce dense massif forestier a été maintes fois le théâtre d'actes terroristes sanglants. D'ailleurs, un officier de l'ANP avait été tué, il y a dix jours, dans un guet-apens sur le CW158 reliant le village Aït Aïssi à Yakouren. La victime était à bord de son véhicule avant d'être criblé de balles tirées par des islamistes armés en embuscade. Le nouveau procédé des groupes armés semble être basé sur les guet-apens, ces derniers temps, en raison peut-être de la diminution de leur nombre, pour éviter, sans doute, la réaction immédiate des forces de sécurité. Ils opèrent aussi à l'aide d'explosifs, seul moyen pour éviter un affrontement armé direct avec les soldats de l'ANP déployés souvent en renfort dans des opérations de recherche et de ratissage. Un militaire a d'ailleurs été blessé, la semaine dernière, dans l'explosion d'une bombe de fabrication artisanale au passage d'une patrouille de l'armée dans la commune d'Aït Yahia Moussa, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou. Un autre engin criminel avait également explosé, début juillet, sur la RN25 près de Draâ Ben Khedda. Outre ces attaques sporadiques contre les véhicules des forces de sécurité, la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré, ces dernières années, plusieurs actes terroristes qui ont touché même le chef-lieu de wilaya. En plus de l'attentat kamikaze contre le siège de la sûreté qui a ébranlé la ville de Tizi Ouzou, il y a quelques mois, deux policiers ont péri dans une embuscade à la sortie est de l'agglomération. D'autres attentats sanglants ont été également perpétrés par les groupes armés, comme la spectaculaire attaque, l'été dernier, contre le siège de la BMPJ de Ouacifs, où trois policiers ont été assassinés. Même s'ils activent en groupuscules réduits mais très mobiles, les islamistes armés continuent de cibler les forces de sécurité, notamment dans la région d'Azeffoun où, chaque été, on enregistre des attentats meurtriers comme celui qui a coûté la vie à deux éléments de la Marine nationale, en septembre 2013. Devant la persistance des actes terroristes dans leur localité, les citoyens de la daïra d'Azeffoun veulent se mobiliser contre les groupes armés. Une action de rue pour aujourd'hui a, d'ailleurs, été entérinée par les habitants suite à l'attentat de mardi dernier ayant coûté la vie à trois policiers. La population de la région qui s'est mobilisée contre les kidnappings a décidé d'opter pour les mêmes actions pour dénoncer le terrorisme persistant dans la région.