La ville d'Azzefoun (60 km au nord-est de Tizi Ouzou) enregistre une recrudescence d'actes terroristes ces derniers jours. Trois bombes de fabrication artisanale ont explosé, en l'espace de 72 heures, au lieudit Ath Nâayen, à 700 m au sud de la ville. Le bilan de ces trois attentats est de trois militaires tués, dont deux ont trouvé la mort hier, après la déflagration d'un engin explosif enfoui sous terre et actionné à distance au passage d'un véhicule de la Marine nationale. Un autre militaire a été blessé lors de cet attentat, qui a eu lieu vers 11h30 sur la route desservant la caserne des garde-côtes. Ces attentats successifs à la périphérie de la ville d'Azzefoun ont provoqué un climat de terreur chez la population locale qui craint d'autres actes similaires, surtout à l'approche de la saison estivale. La première bombe a explosé, mercredi dernier dans la matinée, au passage du véhicule d'un élément de la Marine nationale qui a succombé à ses blessures au cours de son évacuation vers l'hôpital de la ville. Le lendemain, jeudi, le livreur de provisions pour le même campement militaire a été ciblé par un attentat à la bombe, toujours à Ath Nâayen. Il en est sorti indemne, mais son véhicule a été endommagé par la déflagration. Notons que c'est la sixième fois en une année qu'un attentat terroriste est perpétré en cet endroit, à environ 200 mètres de la caserne de la Marine nationale basée à Azzefoun. En octobre dernier, deux gardes-côtes avaient péri, alors qu'ils étaient en patrouille, au moment de l'explosion d'un engin artisanal. Quelques semaines avant cette attaque, un officier de l'ANP avait été ciblé sur la même route ; il s'en sortira avec une blessure. Depuis, on a enregistré d'autres attentats contre les éléments de la sûreté de daïra qui ont été ciblés, en juillet, par l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule, à l'entrée ouest de la ville, qui avait fait cinq policiers blessés. Après ces derniers actes terroristes perpétrés à Azzefoun, les forces de sécurité ont enclenché un vaste ratissage pour passer au peigne fin les endroits susceptibles de servir de lieux de transit ou de repli aux groupes armés qui opèrent dans la région. Des militaires, en grand renfort, selon des citoyens de la commune, se sont déployés dans la forêt environnante entre Azzefoun, Aghribs, Aït Chaffaâ et Zekri au sud. Les troupes de l'ANP ont utilisé l'artillerie lourde dans cette opération, appuyée par une offensive aérienne avec des hélicoptères qui bombardent les bases arrière du GSPC dans ce versant est de la wilaya. Il est utile de rappeler que ce massif forestier qui s'étend jusqu'à Beni Ksila, dans la wilaya de Béjaïa, a été maintes fois le théâtre de nombreuses attaques terroristes meurtrières. La plus sanglante remonte à l'année dernière où sept militaires avaient été assassinés dans un guet-apens dans la forêt de Bounaâmane, dans la commune de Zekri. Avec le regain du terrorisme ces derniers jours dans la localité, la ville d'Azzefoun est actuellement sous haute surveillance avec la multiplication des barrages et des patrouilles des éléments des forces de sécurité.