Les relations entre l'Algérie et l'Alliance Atlantique Nord (OTAN), qui ont revêtu jusque-là un cachet beaucoup plus politique à travers le Dialogue méditerranéen initié en 2000, se font de plus en plus pratiques. Et pour cause, des cycles de formation au profit des officiers supérieurs de l'armée algérienne sont organisés et encadrés par des experts de l'OTAN dans différentes écoles militaires. Hier, une équipe de l'Alliance a entamé une session de cinq jours de cours à l'Ecole supérieure de défense aérienne du territoire de Reghaia au bénéfice des officiers d'état-major. Cette formation s'inscrit, comme l'a noté le général Amrani, chef du département emploi et préparation de l'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), dans le cadre du « programme militaire du dialogue méditerranéen de l'OTAN » et qui vise à « renforcer l'entente bilatérale ». Le général Amrani n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler que la participation de l'Algérie au programme militaire du Dialogue méditerranéen de l'OTAN porte notamment sur la formation des cadres de l'ANP en matière de « maîtrise de la langue anglaise et de la terminologie militaire de l'OTAN outre la formation des formateurs et la lutte antiterroriste ». Il faut noter également que ce stage de formation intervient quelques jours seulement après la participation du chef d'état-major de l'armée, le général-major Ahmed Gaïd Salah, au QG de l'OTAN à Bruxelles, à la quatrième réunion du comité militaire en session des chefs d'état-major de la défense des pays de l'OTAN avec ceux des 7 pays du Dialogue méditerranéen (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Maroc, Mauritanie, Tunisie) Le commandant de l'école supérieure de défense aérienne du territoire, le colonel Mohamed Nadjib Benslama, a exprimé son souhait de voir « ces cours concrétiser les objectifs escomptés ». Le représentant de l'OTAN, le colonel Andras U.J.J, a salué les domaines de coopération entre l'OTAN et l'ANP, précisant que ces cours visent à « transmettre l'expérience militaire de l'OTAN aux cadres de l'ANP ». Il est donc évident que l'OTAN se fera désormais plus pratique dans sa coopération avec l'Algérie conformément à la nouvelle stratégie de l'organisation atlantique qui a intégré les sept pays du bassin sud de la Méditerranée, dont l'Algérie, parmi ceux qui bénéficient de son assistance technique et technologique. C'est ce que l'on appelle à l'OTAN précisément « le cadre plus ambitieux et renforcé pour le Dialogue méditerranéen ». Si jusque-là ces programmes de formation étaient réservés exclusivement aux pays dits de partenariat pour la paix (PPP), l'OTAN a jugé utile d'intégrer l'Algérie qui constitue, pour des raisons géostratégiques évidentes de lutte contre le terrorisme, un partenaire tout aussi stratégique dans la région. Ce n'est d'ailleurs pas fortuit que l'OTAN ait décidé d'associer, lors de sa réunion le 7 avril dernier à Rabat, l'Algérie au Maroc et à Israël dans l'opération Active Endeavour de l'Alliance atlantique. Cette opération consistera à mener des patrouilles en Méditerranée avec des navires de l'OTAN et l'escorte de bateaux civils dans le détroit de Gibraltar pour parer à des attentats terroristes. Lancée après le 11 septembre 2001, Active Endeavour s'inscrit dans le programme du Dialogue méditerranéen qui regroupe les 26 pays membres du Conseil de l'OTAN et 7 pays du Sud (Israël, Jordanie, Egypte, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie). La nouvelle approche de l'OTAN à l'égard des pays de la rive sud de la Méditerranée se traduira par un surcroît d'engagements sur le terrain et une assistance accrue dans le domaine de la formation pour parer à toute attaque terroriste. Ce sont là les objectifs assignés également aux cours sur « les opérations de soutien à la paix » dispensés, la semaine dernière, par une équipe de l'OTAN à l'école supérieure de la marine de Tamentfoust.