Des parlementaires algériens se sont plaints des manoeuvres visant à nouer un dialogue avec les Israéliens. Une délégation parlementaire algérienne invitée à participer aux travaux du comité des Parlements de l'Otan et des membres des représentants des Parlements des pays du Conseil de partenariat euro-atlantique (Cpea), qui se sont tenus au Canada, s'est plaint auprès des organisateurs du fait qu'elle n'a pas apprécié que les chargés du protocole aient volontairement placé les représentants d'Israël à ses côtés, modifiant ainsi l'ordre protocolaire pré-établi. Cette situation a donné l'occasion aux diplomates israéliens de tenter de rentrer en contact avec leurs homologues algériens. Un membre de la Knesset (Parlement israélien), qui dit être un Arabe d'origine irakienne a essayé vainement de nouer un dialogue en langue arabe avec les membres de la délégation algérienne dirigée par un ancien général de l'ANP. Cette façon d'agir n'est pas une première d'après les observateurs qui ont noté que parmi les six pays du dialogue méditerranéen qui comprend l'Algérie, l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, seul notre pays n'entretient pas des relations normalisées avec Israël qui est le septième membre de ce front dialoguiste initié par l'Otan dans le cadre de la promotion du dialogue, de la coopération et de consultation avec ses partenaires. Ce qui offre une base pratique pour la coopération et la consultation entre les pays membres et l'Alliance et les pays qui font partie du programme de partenariat pour la paix, mais qui ne sont pas membres à part entière de l'Otan. Le Cpea, faut-il le rappeler, a remplacé le Conseil de coopération nord-atlantique en 1997. Depuis l'adhésion de l'Algérie au Dialogue méditerranéen de l'Otan avec les pays du sud de la Méditerranée en l'an 2000, une intensification des actions d'interopérabilité sur le terrain, grâce à des activités de formation et des exercices Otan, est constatée. Sa participation aux activités tant militaires que civiles ne cesse de s'accroître. Les aspects militaires de la lutte contre le terrorisme occupent une place de choix dans le programme de coopération. La menace terroriste qui prend des proportions énormes dans la région du Sahel et l'importante place qu'occupe l'Algérie dans la politique de sécurité énergétique de l'Europe et de stabilité de la région constituent les axes forts de ce partenariat. Mais il semble bien que l'Otan cherche à encourager le rapprochement diplomatique de l'Algérie avec Israël, ce que les Algériens n'admettent pas au vu de ce qui se passe en Palestine et au Liban. L'Algérie est l'un des rares pays du Maghreb à ne pas tisser de relations diplomatiques avec l'Etat sioniste. Le secrétaire général de l'Organisation transatlantique Nord (Otan), Jaap de Hoop Scheffer, avait pourtant précisé lors de sa visite à Alger, une première dans le genre, au mois de novembre 2004, en réponse à l'invitation que lui a adressée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, que la «responsabilité, complémentarité et respect des spécificités nationales» sont les trois principes qui fondent la coopération entre les deux parties. Un partenariat où «rien n'est imposé, tout peut être discuté» avait-il tenu à préciser. Il avait même laissé entendre à propos que «l'Algérie est un partenaire fort qui sait exposer ses priorités et ses objectifs». Depuis plus d'une dizaine d'années, l'Organisation de l'alliance Nord-Atlantique s'est engagée dans l'élargissement de ses relations de coopération et de partenariat à plusieurs régions du monde. Elle est engagée en force en Afghanistan et en Irak. Cette organisation «politico-militaire», a lancé, en 1994, le Dialogue méditerranéen de l'Otan pour sécuriser la région en impliquant ses partenaires dans ses différentes activités. Aujourd'hui, elle semble vouloir donner une orientation nouvelle à la position de l'Algérie à l'égard d'Israël. Une initiative qui n'a aucune chance d'aboutir.