L'affluence des estivants est au rendez-vous dans cette ville balnéaire qui manque toutefois d'animation culturelle. Depuis le début de ce mois de juillet, la ville côtière de Tigzirt, distante d'une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de Tizi Ouzou, vibre au rythme estival. Les Tigzirtois assistent ainsi à une affluence des grands jours des estivants venant des régions diverses de la wilaya. Le bal des visiteurs vers Tigzirt sur mer a été ouvert fin juin par des bus entiers de citoyens venant notamment par excursions des hauteurs de la Kabylie, comme Idjeur, Yakouren, Bouzguene. Le retour en force de cette méthode d'organisation de tourisme local a permis une animation particulière pour la région. Aussi, tous ceux qui choisissent Tigzirt pour leurs séjours estivaux, repartent assurément charmés de par les multiples sites historiques qu'ils auront visités. Le nouveau port est devenu l'attraction numéro une pour quiconque fait escale à Tigzirt. Les Ruines Romaines accueillent généralement des gens avides d'immortaliser des images pittoresques avec le coucher du soleil en arrière fond. Les trois plages que compte la ville de Tigzirt (Tassalast, à l'ouest, celle du centre, et Feraoun plus à l'est) font le charme de l'antique Iomnium. Ainsi, hôteliers et restaurateurs tirent profit de cette présence massive des estivants. C'est la pleine saison et les professionnels du secteur se sont mis à la vitesse de croisière. Même les appartements privés sont complets. Le propriétaire d'une agence immobilière au centre-ville dira à ce propos que «les prix de la location pour une semaine, dix jours, varient entre 65 000 et 100 000 DA», selon les commodités. Les efforts consentis par l'antenne locale de l'ADE pour garantir la disponibilité de l'eau en ville, semblent avoir apporté leurs fruits, puisque les vacanciers n'ont finalement pas boudé Tigzirt, comme c'était souvent le cas lors des précédentes saisons, à cause justement du manque de ce précieux liquide en cette période. Naturellement, et comme le dit l'adage, «chat échaudé craint l'eau froide», il est normal que les locataires recourent au stockage de l'eau. L'on remarque que le nouveau port de pêche et de plaisance ne désemplit pas, même à une heure tardive de la nuit. «J'ai quitté le port, hier, vers 23 heures et il était encore bondé de monde !» avouera un jeune de la région. Il faut dire que si la ville est désertée le jour, canicule oblige, le soir, les familles en grappes, réapparaissent pour flâner le long de la grande rue. C'est l'occasion pour les vendeurs de glaces de profiter en proposant des produits en la matière, à l'image de la légendaire glace de «Merkitou». Le manque d'animation nocturne est ressenti cependant comme une frustration à Tigzirt. Le passage «éclair» des troupes de danses folkloriques dans le cadre du festival arabo-africain qu'a abrité la wilaya de Tizi Ouzou, n'a pas suffi à faire sortir la ville de sa torpeur en matière d'animation. Les galas qui se sont tenus à l'Auberge de Jeunesse auraient pu attirer plus de monde si l'information était suffisante. Des jeunes, approchés à l'entrée du port, avancent cette idée : «On aurait aimé que ces galas se tiennent ici». Si tel était le cas, l'ambiance estivale aurait égaillé les milliers de personnes présentes qui ont choisi Tigzirt.