Il y a péril en la demeure. Si le problème du renouvellement des structures du Parlement et l'installation du bureau de l'APN ne sont pas réglés de sitôt, ce n'est pas seulement le FLN qui sera pénalisé mais l'institution parlementaire dans son ensemble ». Cet aveu émane d'un responsable du vieux parti. Ce souci qui vient s'agripper à la crise qui secoue le parti depuis longtemps risque d'avoir des implications et un impact des plus négatifs sur le fonctionnement de la Chambre basse du Parlement. Sans le bureau, le gouvernement ne peut pas transmettre ses projets de loi à l'APN et même le président de la République ne pourra pas convoquer une session ordinaire ou extraordinaire. La bataille pour la mainmise du bureau de l'APN risque de provoquer la paralysie de la Chambre basse du Parlement. Aujourd'hui ,explique Kassa Aïssi, l'urgence est de résoudre ce problème avant le 2 septembre, date d'ouverture de la prochaine session parlementaire. A cet effet, le bureau politique du FLN a décidé de se réunir aujourd'hui avec les députés du parti sous la présidence de Abderrahmane Belayat. Ce conclave, qui se tiendra au siège du parti à Hydra, a pour but de préparer la session de l'automne de l'Assemblée et de débattre des questions politiques d'actualité. En termes clairs, il s'agit de réunir les parties adverses autour d'une table de négociation pour trancher la question du renouvellement des instances de l'Assemblée. Mais la question qui se pose est de savoir si les opposants à M. Belayat vont répondre favorablement à l'invitation. A rappeler, ce fait inédit dans les annales du Parlement algérien : la clôture de la session de printemps de l'APN s'est faite avec l'ancien bureau et l'installation du nouveau bureau a été reportée à la prochaine session d'automne. La raison se trouve dans la crise qui ébranle le vieux parti. Les adversaires de Abderrahmane Belayat, coordinateur du bureau politique, ont rejeté la liste des nouveaux membres du bureau de l'APN désignés par celui-ci. Les opposants à ce dernier notamment Tahar Khaoua, président du groupe parlementaire, et Ahmed Djemai, son vice-président, ont menacé le président de l'APN de perturber la clôture de la session en cas de validation de la liste des nouveaux membres du bureau de la Chambre basse du Parlement désignés par Belayat. Ce dernier a cédé sans renoncer à sa liste, le président de l'APN a également cédé aux pressions des membres de l'ancien bureau qui récusent le mode de renouvellement. D'aucuns estiment que si le nouveau bureau de l'Assemblée n'est pas installé, la session d'automne sera menacée, car c'est le bureau de l'APN qui est habilité à le convoquer. Les responsables du vieux parti sont conscients de la gravité de la situation, d'où la tenue de la réunion d'aujourd'hui. «Nous devons régler ce problème dans l'immédiat pour éviter un dysfonctionnement au sein de l'APN. Si la crise persiste, les concernés devront assumer les conséquences de leurs actes», avertit Kassa Aïssi. Interrogé sur la démarche à suivre, si les MM. Khaoua et Djemai refusent d'abdiquer, notre interlocuteur réplique : «Ces personnes ont le choix entre l'adoption de la liste proposée par M. Belayat ou alors apporter des rectificatifs qui seront soumis à l'approbation de tous les députés ou bien opter pour l'urne et sur ce point le règlement de l'APN prévoit l'installation d'une commission de coordination qui se chargera de préparer cette élection.» M. Kassa affirme que le recours à une élection est un procédé démocratique que, normalement, aucun député ne peut contester.