C'est un véritable déferlement d'estivants que connaît depuis quelques jours la wilaya de Jijel. La grande ruée des aoûtiens attendue, il faut le dire, pour l'après-Aïd, a subitement plongé la corniche dans une effervescence exceptionnelle. En voiture ou par bus, les vacanciers, qui ont débarqué de tous les coins du pays et même de l'étranger, donnent l'air d'être pressés de poser pied sur le littoral. Fini le mois de jeûne, vivement les vacances ! Et c'est toute la côte jijelienne qui se met à l'heure sacrée de la saison d'été. Les demandes de réservation affluent de toutes parts. L'activité commerciale, avec ses maillons liés à la restauration et à l'hébergement, a repris de plus belle, au grand bonheur des opérateurs du secteur. Après la disette du mois de juin, on se frotte les mains pour tirer profit de cette ruée estivale. «Comme vous l'avez bien vu, notre activité était quasi nulle pendant le mois de Ramadhan, ce n'est que maintenant qu'on démarre pour les deux ou trois semaines qui restent avant la fin des vacances», confesse un hôtelier. Pour lui et pour beaucoup d'autres, les demandes de réservation affluent de toutes parts. La plupart des établissements affichent déjà complet, pendant que d'autres vont l'être dans les tous prochains jours. Il faut reconnaître que ce rush n'a pas été sans causer quelques désagréments, dus notamment aux embouteillages monstres que connaissent déjà les routes. Obstruée à ses extrémités est et ouest, la RN 43 qui traverse la ville de Jijel est aux prises avec des bouchons interminables. La route de contournement sud est devenue une fenêtre de secours pour les automobilistes, mais là aussi l'excès de vitesse de certains risque de causer bien des drames à ceux qui enfreignent les règles du code de la route. Autant dire qu'au-delà de ce mouvement, c'est tout le débat autour de la capacité de la wilaya de Jijel à faire face à ce rush qui se remet au goût du jour. En dépit des promesses répertoriées sur les maquettes des fameux projets des zones d'extension touristiques (ZET), Jijel n'a que sa carte naturelle à faire jouer pour susciter davantage d'intérêt à sa corniche. Ses hôtels d'envergure modeste, dont d'ailleurs aucun n'est classé, ne peuvent qu'offrir un service bien en déçà de la demande et à des prix bien souvent hors portée du commun des estivants. Sa corniche avec ses grottes, ses plages d'exception, ses nombreux sites recensés comme étant un patrimoine naturel sublime ne peut, hélas, donner, que ce qu'elle a. «La nature qui a horreur du vide a plus que gâté cette corniche, mais qu'a-t-on fait pour compléter cette cartographie naturelle majestueuse ?» se désole-t-on bien souvent !