L'Armée nationale populaire a commencé à passer au peigne fin la région située au nord de Lakhdaria. La brigade de la Gendarmerie nationale sise à la cité des 250 Logements, appelée communément «Kandahar», au nord de la ville de Lakhdaria, 42 km à l'ouest de Bouira, a été la cible d'une attaque terroriste dans la nuit de lundi à mardi, apprend-on de sources sûres. Il était 23h quand une bombe explosa devant la brigade, détruisant le portail et une grande partie du mur de clôture. Les gendarmes, qui ont riposté immédiatement, ont réussi à repousser le groupe terroriste. Celui-ci tentait de prendre d'assaut la brigade. L'échange de tirs a duré plusieurs heures, selon des habitants des quartiers voisins. Ainsi, pour empêcher les renforts de rejoindre le lieu de l'attentat à temps, les terroristes ont miné le chemin qui mène vers la brigade. Au moment où les véhicules de la BMPJ s'apprêtaient à venir en aide aux gendarmes, plusieurs bombes ont explosé, d'après des témoins. Ce n'est qu'après plus d'une heure que les services de sécurité ont pu y accéder. Les tirs ont cessé vers 2h du matin, affirme-t-on. Les assaillants ont pris la fuite vers une direction inconnue. Aucune victime n'est à déplorer dans les rangs des services de sécurité, apprend-on de sources sécuritaires. Les éléments d'AQMI se sont repliés sans essuyer de pertes. Il faut souligner aussi que les habitants du quartier où a lieu l'explosion et les cités mitoyennes ont passé une longue et mauvaise nuit qui leur a certainement rappelé les atroces années du terrorisme qu'a vécu la région de Lakhdaria. Depuis les premières heures de la matinée d'hier, c'était l'alerte maximale à Lakhdaria. Un important dispositif de sécurité a été mis en place et la ville a été quadrillée. L'Armée nationale populaire (ANP) a commencé à passer au peigne fin la région située au nord de Lakhdaria. Il faut dire par ailleurs que l'activité terroriste connaît une recrudescence ces derniers mois à Bouira. Il ne se passe pas une semaine sans qu'un ou plusieurs attentats soient commis dans une des localités de la wilaya. Depuis l'attaque perpétrée à Djebahia contre les agents assurant la sécurité du gazoduc Hassi R'mel-Dellys, le 27 janvier dernier (2 morts et plusieurs blessés) et la mort de trois militaires, en mai dernier, lors d'une opération de ratissage dans les maquis de Tamellaht, à l'est de Bouira, la situation n'a pas cessé de se détériorer. La menace terroriste est montée d'un cran. Ainsi, la perte de trois soldats a fait réagir les hautes autorités militaires du pays qui ont procédé à un changement à la tête du secteur militaire. Le dernier attentat meurtrier en date a eu lieu à Kadiria, le 23 juillet dernier. Deux gardes forestiers ont été tués dans l'explosion d'une bombe artisanale. Le 30 mai, c'est un policier de 34 ans travaillant dans les renseignements généraux (RG) qui a été assassiné par un groupe terroriste dans la commune de Souk Lekhmis. Des dizaines d'attentats à la bombe et au hebheb (mortier artisanal) faisant toujours des blessés parmi les forces de sécurité ont été perpétrés à l'ouest de Bouira, notamment à Aomar, Kadiria, Lakhdaria... Pour tenter d'annihiler la menace terroriste qui pèse sur la région, les forces de sécurité ont enclenché une vaste opération de ratissage ciblant les endroits réputés être les fiefs des éléments d'AQMI. Après le maquis de Tamellaht à Ahnif, Sidi Yahia à Aïn Bessam et les hauteurs de Lakhdaria, l'ANP a passé au crible le maquis de la commune de Saharidj pendant plusieurs jours et, il y a un peu plus d'une semaine, un terroriste a été abattu par une unité des forces spéciales à Ighzer Iwaquren. Un autre coup dur asséné à AQMI près de Sour El Ghozlane dans la nuit du 19 juillet dernier. Quatre terroristes, dont un émir, ont été abattus par les services de sécurité. Des lots d'armes et de munitions ont été récupérés par l'armée et plusieurs casemates détruites au cours de ces dernières semaines.