La lutte antiterroriste se poursuit sur plusieurs fronts à Bouira. En effet, quatre éléments d'un groupe terroriste ont été mis hors d'état de nuire dans la nuit de vendredi à samedi vers 21h30, au cours d'une embuscade tendue par une unité spéciale de l'ANP à la sortie de la ville de Sour El Ghozlane, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bouira, a-t-on appris de sources sécuritaire locales. Le groupe armé, qui était à bord d'un véhicule de tourisme et se dirigeait vers M'sila, a été intercepté par les forces de l'ANP au niveau de la localité de Khelifat, à 5 km au sud de Sour El Ghozlane. Les terroristes ont été neutralisés après un échange de tirs, ont indiqué nos sources, en précisant que l'opération a duré une vingtaine de minutes. Des armes de guerre ont été récupérées à l'issue de cette opération, ajoutent les mêmes sources. Un important groupe terroriste est pourchassé dans cette localité par les services de sécurité depuis plusieurs semaines, où une base d'agents de sécurité travaillant pour le compte de Sonatrach est implantée. Les corps des terroristes abattus ont été déposés à la morgue de l'EPH de Sour El Ghozlane pour identification, a confirmé une source hospitalière. Par ailleurs, deux personnes civiles auraient été blessées au cours de cet accrochage, mais leur vie n'est pas en danger, affirme-t-on. L'étau des forces de l'ANP autour des groupes terroristes dans les maquis de l'est et de l'ouest de la wilaya se resserre depuis le lancement de l'opération de ratissage dans le massif boisé de Chréa, dans la commune d'El Adjiba. En fait, les opérations militaires contre les groupes terroristes se poursuivent, principalement dans les maquis de Chréa et Tamelaht, à l'est de Bouira, et dans ceux de Lakhdaria et Kadiria, à l'ouest de la wilaya. Les groupes terroristes résiduels d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), dirigés depuis 2004 par le sinistre Abdelmalek Droukdel, sont actifs dans ces régions d'accès difficile, car composées par de vastes forêts denses. Ces deux régions sont devenues une base arrière et une zone de repli pour les groupes armés. Une dizaine d'attaques terroristes depuis le début de l'année Plusieurs attentats terroristes, parfois meurtriers, ont été perpétrés en ces premiers mois de l'année contre les services de sécurité. Le 27 janvier, un groupe armé avait attaqué un détachement chargé d'assurer la sécurité du gazoduc Hassi R'mel-Dellys dans la localité de Aïn Chriki relevant de la commune de Djebahia à l'ouest de Bouira. Le bilan était lourd. Deux agents avaient trouvé la mort et sept autres blessés dans cette attaque où les terroristes avaient utilisé des mortiers artisanaux (hebheb). L'endroit en question n'était pas à sa première attaque, puisque le gazoduc a enregistré, depuis l'avènement du terrorisme, plusieurs actes de sabotage. Des attaques similaires avaient eu lieu dans les parties traversant les deux communes de Djebahia et Aomar, à l'ouest de la wilaya. Le mois de mai a enregistré lui aussi plusieurs actes terroristes. Deux engins explosifs avaient explosé au passage d'une patrouille de la Gendarmerie nationale (GN) sur la RN25 reliant la commune d'Aomar à Draâ El Mizan dans la wilaya de Tizi Ouzou. Bilan : deux morts parmi les gendarmes. Une unité de la GN de la commune de Djebahia, assurant la sécurité de l'autoroute Est-Ouest, avait été également prise pour cible par un groupe terroriste. Un nouveau chef des opérations militaires Face à la menace qui plane sur la région, l'armée a engagé des moyens humains et matériels importants pour éradiquer les terroristes toujours en activité. Depuis le début du mois courant, l'armée a déclenché une importante opération de ratissage dans les maquis de l'est de Bouira. L'opération s'est davantage intensifiée. Les militaires, appuyés par d'autres corps des forces de sécurité, sont sur le pied de guerre dans cette zone de repli, connue pour être un fief de terroristes. L'aviation a bombardé plusieurs endroits suspectés d'abriter des caches de terroristes d'AQMI. En mai dernier, des pertes ont été enregistrées dans les rangs de l'ANP, lors des opérations de recherche dans les maquis de Tamelhat. Trois militaires ont trouvé la mort dans un violent accrochage opposant des soldats de l'ANP à un groupe armé. Ce bilan avait fait réagir les hauts gradés de l'armée de la 1re Région militaire de Blida qui ont opéré un changement radical à la tête du secteur militaire de Bouira. En effet, quelques jours après cette opération ayant coûté la vie à trois soldats des forces spéciales dans les maquis de Tamelhat, le 20 mai, le commandement militaire a installé un nouveau chef des opérations à Bouira. Cependant, les attaques terroristes n'ont pas cessé pour autant ; au courant du même mois, des attaques similaires ont été signalées. Le 28 mai, deux agents de sécurité, chargés de la surveillance d'un gazoduc, ont été blessés dans une attaque terroriste au mortier artisanal (hebheb) près du village Selalma, entre les communes d'Aomar et Djebahia. Le lendemain, une bombe de fabrication artisanale a explosé au même endroit, sans faire de dégâts.