Comment sera la France en 2025 ? «Plus pauvre», «plus petite» et «plus vieille», a répondu Jean Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la perspective. Néanmoins, a-t-il ajouté, elle sera «mieux formée, encore excellemment équipée et potentiellement attractive». Paris. De notre correspondant Le commissaire, à qui François Hollande a demandé de rédiger un rapport détaillé sur l'état de la France dans dix ans, est convaincu que ce sont les nouvelles technologies qui tireront la croissance et l'économie vers le haut. Ce qui rendra la France, selon lui, encore plus «urbaine» et offrira davantage «d'emplois qualifiés» qu'aujourd'hui. Jean Pisani a expliqué le retard structurel pris par la France ces dernières années par la perte de «confiance en l'avenir, en ses institutions économiques, politiques et sociales, mais aussi par son incapacité à mettre les avancées technologiques au service de tous». Cette France-là évoluera dans dix ans, dans un monde plus globalisé, où la classe moyenne comptera entre «trois à quatre milliards de personnes, au lieu des deux milliards aujourd'hui». En revanche, les économies des «tigres» asiatiques et les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), considérés comme émergents, connaîtront une forme de stagnation, voire même de ralentissement après tant d'années d'opulence. Les déclarations du commissaire général à la stratégie et à la perspective entre dans le cadre du séminaire gouvernemental organisé par l'Elysée sous la houlette du président François Hollande. Il a été consacré au visage qu'aura la France en 2025. Ainsi, chaque ministre a eu deux semaines de vacances pour peaufiner sa copie et sa vision en ce qui concerne son secteur. Ainsi, le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, rêve d'une France débarrassée définitivement du chômage en 2025 et connaissant le plein emploi où les nouvelles technologies joueront pleinement leur rôle. Une police et une justice proches des citoyens Cependant pour arriver à cette France-là, de nombreuses réformes sont nécessaires, à commencer par les plus douloureuses d'entre elles, la réforme des retraites, du marché du travail et le dialogue social. Pour la ministre du Logement, Cécile Duflot, 2025 rime avec la construction de 6 millions de logements avec des loyers modérés et répondant à toutes les normes écologiques. «Habiter ces logements, a-t-elle dit, ne serait plus un calvaire ou une contrainte, mais une étape heureuse dans la vie de chaque citoyen français.» En ce qui concerne la ministre de la Justice Christiane Taubira et le ministre de l'Intérieur, l'amélioration des services rendus aux citoyens passera inéluctablement par l'utilisation massive des nouvelles technologies. Ainsi, Christiane Taubira veut une justice plus «juste», plus «proche des citoyens» où le délai de traitement des dossiers sera court et simplifié. Idem pour Manuel Valls qui compte investir lui aussi dans les nouvelles technologies pour rapprocher la police davantage des citoyens, qu'elle assure en mieux leur sécurité et prenne en compte leurs doléances. Néanmoins, Valls a évoqué la gestion du flux migratoire et du regroupement familial qui, à ses yeux, risquent de poser de sérieux problèmes à la France, s'ils ne sont pas traités à temps. Pour l'opposition, le séminaire gouvernemental de la rentrée est une opération de communication ni plus ni moins. Il vise à cacher les problèmes qui existent entre les ministres. L'UMP (opposition) s'est demandée comment un gouvernement, qui n'arrive même pas à régler les problèmes les plus urgents, comme le chômage, l'augmentation des impôts et le déficit, se met à penser à 2025. C'est une supercherie…