Des forces de l'armée d'occupation israéliennes n'ont pas hésité à tuer de sang-froid trois Palestiniens et blesser une vingtaine d'autres, hier dans la matinée, dans le camp de réfugiés palestiniens de Qalandiya, près de la ville sainte d'El Qods. Ghaza. De notre correspondant La nouvelle tuerie israélienne a eu lieu lorsque des habitants du camp de Qalandiya ont essayé d'empêcher l'arrestation d'un jeune homme résidant dans le camp. Des heurts ont alors éclaté entre des jeunes de Qalandiya et les forces israéliennes qui ont répondu aux jets de pierres par des tirs de balles réelles et de balles en caoutchouc. La majorité des victimes avaient reçu des balles au niveau de la partie supérieure de leur corps et certains ont été atteints par des balles explosives «dom dom», ont affirmé des sources médicales palestiniennes. Nullement gêné lorsqu'il s'agit de mentir, une porte-parole de la police israélienne a prétendu que les soldats ont utilisé des moyens antiémeute. «Tôt ce matin, une unité des gardes frontières a mené une opération dans la camp de Qalandiya pour arrêter un terroriste» et aussitôt après son arrestation, quelque 1500 habitants du camp s'en sont pris aux soldats en leur jetant des pierres et des cocktails Molotov et l'armée a riposté par des moyens antiémeute, a déclaré la porte-parole Louba Samri. Ce nouvel incident sanglant injustifié a été vivement dénoncé par la présidence palestinienne qui l'a rangé dans le cadre de la politique israélienne visant à faire exploser le processus de paix. «Les massacres israéliens répétés et la poursuite des annonces d'appels d'offres pour la construction coloniale sont un message clair indiquant les véritables intentions israéliennes envers le processus de paix», a affirmé Nabil Abou Roudeina, porte- parole de la Présidence, qui a appelé la direction américaine à intervenir pour empêcher la démolition par Israël des efforts américains et internationaux au Proche- Orient. Les Palestiniens avaient accepté de revenir à la table des négociations fin juillet après l'avoir quittée en octobre 2010, lorsque le gouvernement israélien avait refusé de mettre un terme à la colonisation dans les territoires palestiniens occupés en 1967, sur lesquels devrait être créé le futur Etat palestinien indépendant. Les négociations ont repris les 29 et 30 juillet dernier, suite à de gros efforts diplomatiques fournis par la direction américaine avec le soutien de l'Union européenne. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a fait 6 visites dans la région depuis son installation en février dernier. Mais depuis la reprise du processus de paix, Israël a fait la sourde oreille à tous les appels lui demandant de ne pas prendre de mesures unilatérales risquant de faire avorter une nouvelle fois les efforts de paix. L'Etat hébreu a multiplié les annonces d'appels d'offres pour la construction de nouveaux logements coloniaux et particulièrement dans la ville sainte d'El Qods, sans laquelle les Palestiniens n'imaginent pas leur futur Etat indépendant. Hier, pour provoquer la colère de la direction palestinienne qu'il veut voir quitter de nouveau la table des négociations et lui faire endosser le nouvel échec, le gouvernement israélien a franchi un autre pas en causant la mort de trois citoyens palestiniens désarmés. Contrairement à tout ce qu'il prétend sur sa volonté d'aboutir à une fin du conflit israélo-palestinien, le Premier ministre israélien, Benyamin Netannyahou, entouré d'une coalition de partis de droite et d'extrême droite, est en train d'emprunter un chemin qui risque de ramener tout le monde à la case départ...