La nouvelle de la promotion de Amar Benrebiha, directeur de wilaya de la culture, n'a pas seulement réjoui pour ce qu'elle a de méritoire le concernant. En effet, son retour au ministère de la Culture a également été source de frustration pour nombre d'artistes et d'hommes de culture, puisque la wilaya a perdu un véritable manager de la culture. Ainsi, il lui est reconnu d'avoir fait décoller et fructifier ce que ses prédécesseurs avaient tenté d'initier. La différence avec eux tient au fait que lui s'y est pris au moyen d'une démarche raisonnée, d'un entregent employé à bon escient et d'une bonne dose d'imagination. C'est en ce sens que son expérience dans la gestion et le développement du secteur devrait être capitalisée, une expérience qui a hissé le secteur de la simple animation culturelle à caractère conjoncturel à la promotion de l'activité culturelle. Et, ce qui est remarquable, c'est que tout ce qui a été entrepris l'a été avec un encadrement réduit et en majorité inexpérimenté. Ainsi, au titre des réalisations, il y a d'abord le fait que la wilaya dispose d'un calendrier culturel qui fait qu'à date fixe et en des lieux fixés, des manifestations périodiques se tiennent. De la sorte, les divers acteurs du champ culturel disposent de repères pour, à échéance précise, couronner avec éclat leur action au quotidien. Par ailleurs, ces manifestations ont été progressivement rodées pour passer de rendez-vous de wilaya, à celui de rencontre régionale, puis à celui de manifestation nationale. Ainsi, en a été-t-il du concours de la trompette, de la poésie, du salon de la peinture, de celui du livre et des journées théâtrales sans compter les diverses échéances commémoratives nationales et internationales (journée de l'artiste, du théâtre, etc.). Cette démarche a également encouragé l'édition et doté la wilaya d'un orchestre de qualité, de trois troupes de théâtre amateur et d'une multitude de bibliothèques réhabilitées. Cette carte culturelle serait incomplète si on oubliait de citer les semaines culturelles de daïra afin d'impliquer les collectivités locales dans l'action culturelle. Et à travers cette dynamique, la maison de la culture, du moins ce qui pour l'heure y tient lieu, est devenue une destination fréquentée, sa salle ayant par ailleurs réussi à fidéliser un public pour le 4e art ainsi que les enfants qui s'y rendent les lundi et jeudi pour assister à des spectacles. C'est dire si le bilan est flatteur et l'appréhension est grande chez ceux qui voit partir son artisan. C'est dire également qu'il est attendu au futur successeur de M. Benrebiha de se révéler à la hauteur de l'héritage. Un héritage avec dans l'escarcelle le complexe culturel dont le chantier doit être lancé incessamment ainsi que le parachèvement de la mise à la disposition de la flambante bibliothèque de wilaya à la bibliothèque nationale.