Le recteur de l'université Djilali Liabès de Sidi Bel Abbès a procédé hier à la suspension de quatre enseignants membres de la section locale du CNES, parmi eux le coordonnateur national adjoint chargé de la région Ouest, M. Mechat, a-t-on appris de ladite section. C'est la première fois depuis l'enclenchement de la grève d'une semaine (13-20 mai), initiée par les enseignants du supérieur, que de telles mesures sont prises. La grève a été déclarée illégale par la justice qui a été saisie, rappelle-t-on, par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. A l'instar du Centre, nombre d'établissements continuent toujours à observer le mot d'ordre malgré la décision de justice. La coordination nationale du CNES, qui a respecté le « verdict » rendu en référé par les différents tribunaux du pays, n'a pas encore réagi suite à la suspension de quatre de ses syndicalistes. « Cela m'étonnerait qu'elle bouge le petit doigt puisqu'elle affiche ouvertement son hostilité aux grévistes », commente un gréviste de l'USTHB. En tout cas, la coordination régionale de l'Ouest, considérée désormais comme « rebelle », au même titre d'ailleurs que celle du Centre, par la coordination nationale, se dit déterminée à poursuivre le « combat ». « Une assemblée générale des enseignants, tenue hier, a donné son accord pour participer à une marche à l'intérieur de l'UST d'Oran le 17 mai. Il est également question d'une marche régionale en accord avec la coordination Ouest », déclare-t-on auprès du CNES de Sidi Bel Abbès. Au niveau des établissements qui ont demandé récemment le départ de Ali Boukaroura de la direction nationale du syndicat, la grève se poursuit toujours. Selon un communiqué de la cellule d'information du CNES/USTHB, la région Ouest continue de se mobiliser à Sidi Bel Abbès, à l'ENSET d'Oran, à Mascara. à l'université de Mostaganem (qui vient de rallier la grève). Au Centre, relève-t-on, la grève se poursuit à l'USTHB (Bab Ezzouar), à Boumerdès, à Béjaïa, à Blida, à l'EPAU, l'INI, l'INA, l'ENS Bouzaréah, l'ENTP, au CU Miliana, aux départements d'histoire et de communication et information de l'université d'Alger, l'ENSH. A l'Est, région censée réputée proche de la ligne Ali Boukaroura, le mouvement de grève se poursuit également à l'université de Constantine, celle de Jijel. Au Sud, il est fait mention du centre universitaire de Ouargla. Toutefois, les établissements de Tizi Ouzou, de Guelma, de Chlef, de Skikda, de l'université d'Alger ou encore celui de Djelfa expriment leur soutien à la coordination nationale, ajoutant qu'ils se conformaient à la décision de justice. Celle-ci, par le biais des tribunaux territorialement compétents qui ont statué en référé, a rendu illégale la grève des enseignants du supérieur.