Dix-sept responsables pédagogiques de l'université Djillali Liabès (Sidi Bel Abbès) ont présentés officiellement, hier, leur lettre de démission au recteur de l'université, Nacer Tou, en guise de solidarité avec leurs collègues enseignants du CNES, suspendus il y a deux jours par la tutelle, a-t-on appris de source sûre. Ainsi, tous les chefs de départements de la faculté des sciences et de la faculté des sciences économiques, le chef département de génie civil, d'électrotechnique et du tronc commun de la faculté des sciences de l'ingénieur, des départements de sociologie, psychologie et philosophie ainsi que le président du conseil scientifique des lettres et le vice-doyen de postgraduation de la fac des sciences, ont claqué la porte pour mieux signifier leur refus de voir l'université basculer lentement dans le camp de l'arbitraire, mais surtout pour dénoncer la décision « chaotique » et « injuste » prise à l'encontre de leurs représentants syndicaux. Mechab Mustapha, coordinateur national adjoint du CNES chargé de l'Ouest et quatre autres syndicalistes ont été, rappelons-le, suspendus, avant-hier, par le rectorat. L'assemblée générale de la section CNES de Sidi Bel Abbès, organisée hier, a d'ailleurs salué « les décisions courageuses de démission prises par des collègues, responsables pédagogiques » au niveau de l'administration universitaire. « Démissions qui visent à dénoncer les dérives de l'administration », a-t-elle fait remarquer. L'assemblée générale a, en outre, lancé un appel à l'ensemble de tous les enseignants responsables pédagogiques pour démissionner afin de montrer leur solidarité active avec le mouvement de protestation enclenchée depuis le 13 mai. Pour la section de Sidi Bel Abbès, la décision de dépôt de préavis de grève à partir du 22 mai, approuvée lors de l'assemblée générale du 13 mai, a été prise à la majorité et à bulletin secret « en connaissance de cause ». « Les enseignants prennent leurs responsabilités en ce qui concerne les suites qui découlent de ces décisions », lit-on dans la déclaration rédigée au terme de l'AG. Notons, au passage, la démission, hier, du coordinateur de la section CNES de Sidi Bel Abbès, M. Brahami, qui selon toute vraisemblance n'a pas pu résister aux pressions multiples qu'exercent l'administration et ses démembrements (nombreux) sur le collectif des grévistes depuis une semaine. « Je pense que le contexte actuel : partir en rang divisé, aller à l'encontre des décisions de la justice ne sont ni dans l'intérêt de la section et moins encore dans celui du CNES auquel nous assistons à sa partition. Si vous voyez les choses autrement, déchargez-moi de cette lourde tâche que j'ai supportée malgré moi pendant un peu plus de trois ans », affirme M. Brahami dans une lettre adressés à ses collègues grévistes. Toujours est-il, le mouvement de protestation se poursuit à l'université de Sidi Bel Abbès, où toutes les facultés sont paralysées, et ce, à quelques jours du début des examens...