Depuis quelques jours, la ville de Béchar a replongé dans la saleté et l'insalubrité publique. C'est le constat établi par de nombreux habitants qui expriment leur écœurement de voir de nouveau une grande partie du centre-ville et de nombreux quartiers de la commune, notamment aux «600 logements» et autres artères envahis par des déchets, ordures ménagères et bouteilles d'eau minérale vides et écrasées jonchant à même le sol. Au niveau de certaines rues, des cartons, des sacs-poubelles et autres détritus non ramassés, en particulier sur les chaussées et aux abords des trottoirs de la principale avenue Colonel Lotfi, ajoutent à la laideur du décor peu reluisant de notre vécu quotidien où l'hygiène et la propreté ne semblent plus vouloir faire bon ménage avec notre environnement qui se dégrade progressivement. Le phénomène de l'insalubrité publique s'est aggravé ces dernières années avec l'apparition, dans plusieurs cités, d'amas de gravats et déblais provenant des réaménagements et travaux de maçonnerie intérieurs aux domiciles et qui sont laissés en l'état par les propriétaires après la finition des travaux. Une situation qui prend, déplore-t-on, de l'ampleur et qui ne semble inquiéter personne outre mesure. La Police de l'urbanisme et de proximité (PUP), composée seulement de trois à quatre agents chargée de réprimer ce type de délit, a à sa disposition un minuscule bureau au siège de la commune pour vingt-six quartiers que compte la commune de Béchar. D'ailleurs, ils ne se déplacent pas pour contrôler les conditions d'hygiène et de salubrité dans la ville mais n'interviennent qu'en cas de plainte déposée par un citoyen. Mais encore, faudrait-il que la PUP dispose de moyens humains et matériels suffisants pour faire appliquer la réglementation. Pourtant, on s'en souvient de l'instruction de Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui avait interpellé à ce sujet les autorités locales à entreprendre une action d'envergure et continue de nettoyage en milieu urbain et périurbain des ordures ménagères, gravats de chantiers qui salissent les communes du pays. L'opération, avait insisté le ministère de l'Intérieur, qui se voulait continuelle et non conjoncturelle, s'inscrivant dans la durée, avait été sanctionnée par une réunion présidée par le wali de Béchar (voir notre édition du 13 septembre 2012). Elle avait regroupé, au siège de la wilaya, l'ensemble des chefs de daïra, les P/APC, les membres de l'exécutif de wilaya, les services de sécurité et les membres de certaines associations de quartiers dans le but de les associer et les informer sur la portée de cette vaste opération. Tous les problèmes liés aux moyens d'action des communes, les obstacles rencontrés par les services concernés, le contrôle, la surveillance et surtout la coordination entre agents ont été passés en revue pour assurer la réussite de l'opération. Il a été envisagé aussi le recrutement d'agents dans le cadre du DAIP, résidant dans les quartiers concernés, afin d'assurer un contrôle et un suivi rigoureux de cette opération de salubrité publique. Mais une année après, aucun bilan n'a été établi et porté à la connaissance du public sur la question, et la population constate avec amertume que les ordures, déchets et gravats dans certaines zones continuent de submerger nos cités.