Lors de son intervention à la conférence nationale sur l'éducation dédiée aux «dernières retouches d'avant la rentrée scolaire», le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a plaidé pour une école plus ouverte sur le monde et aux différentes sciences. M. Sellal, en rappelant les réalisations du secteur, a salué les sacrifices des enseignants et les réalisations qu'«il faut reconnaître». Tout comme il n'a pas manqué de souligner que la stratégie économique adoptée par l'Etat repose sur «l'enseignement et la formation de l'élément humain». Le Premier ministre dit encourager les jumelages entre les écoles algériennes et celles du monde. Il a plaidé aussi pour l'apprentissage des langues et la maîtrise des sciences et de la technologie, «véritables bases de développement économique». «Y en a assez de la culture de pessimisme et de la violence. Le pessimisme ne mène nulle part», a-t-il martelé. Le Premier ministre attribuera à l'école une partie de la responsabilité dans ce qui a découlé de la décennie noire. Durant cette décennie noire, «l'école a assombri les choses», précise M. Sellal qui explique que l'école a un rôle d'éducation à accomplir et ne doit pas se suffire du volet pédagogique. «Heureusement, déclare-t-il, qu'une dizaine d'années après, nous sommes parvenus à reprendre la situation en main.» Le Premier ministre appelle les enseignants à consolider les efforts en vue «d'inculquer une culture d'optimisme à la nouvelle génération», «une génération forte, qui n'a pas peur et a lutté contre la culture de la violence et du pessimisme dans toutes ses formes». L'école devrait être ouverte aux langues étrangères, pas uniquement à l'italien ou à l'espagnol, mais aussi au chinois qui pourrait être la langue du monde de l'avenir, selon M. Sellal qui appelle à l'introduction de cette langue parmi les langues enseignées, dénonçant implicitement l'excès d'importance accordée, selon lui, aux sciences humaines. Le ministre se dit soulagé que «le débat sur la langue nationale longtemps maintenu par des mercenaires est réglé pour de longues années encore». Le Premier ministre a indiqué par ailleurs : «L'Etat ne ménagera aucun effort pour renforcer le secteur de l'Education nationale et améliorer la situation de ses travailleurs.» Les représentants des syndicats autonomes présents à la rencontre ont dénoncé l'attitude du Premier ministre «méprisant les sciences humaines». Messaoud Amraoui, chargé de l'information à l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef), rappelle que c'est l'Etat qui a pris la décision de la dissolution des lycées techniques, à titre d'exemple. «Le niveau et les penchants pédagogiques des élèves sont les résultats de la politique d'éducation de l'Etat», explique le syndicaliste, en colère, en marge de la rencontre.