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«Leur pays, c'est l'exil»
Quand le théâtre parle des banlieues
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2013

Une dizaine de jeunes originaires du Val Fourré à Mantes-la-Jolie (banlieue parisienne) ont tenu le haut de l'affiche du théâtre des halles cet été à Avignon, à guichets fermés.
Avignon.
De notre envoyé spécial

Le metteur en scène et dramaturge, Ahmed Madani, a réussi son pari de monter un spectacle décapant et émouvant. La pièce Illuminations est à la fois une distraction de bon niveau et dans le même temps, un moment de vraie réflexion sur le présent des cités dites sensibles de France, mêlé au passé de ses habitants. Là, le metteur en scène a focalisé son attention sur l'histoire de l'Algérie. Il nous le dit lui-même : «Les interprètes sont marocains, maliens, camerounais, algériens. Ces jeunes hommes sont de tous les pays, mais leur pays c'est l'exil. Mon objet est d'expliquer que la présence de cette jeunesse dans les quartiers n'est pas tombée du ciel. Il m'a fallu remonter à l'histoire des familles, des grands-parents, et parvenir à la notion de déplacement. Le point de départ de mon travail, c'est la guerre d'Algérie et la décolonisation.»
Quoi de plus évident pour Ahmed Madani, fruit de l'exil de ses parents originaires d'Algérie, que de partir de sa propre histoire : «La plupart des exilés viennent en France pour des questions de francophonie. J'ai fait au plus simple. Je suis remonté dans le temps. Pour raconter cette histoire, je suis parti de la mienne. Il y a un croisement de générations et en même temps des temporalités historiques et mémorielles.»
Le ton d'Ahmed Madani est sérieux, mais le travail de fond et de forme qu'il esquisse, transforme et transcende les aspects rugueux que l'on peut craindre au début de la pièce qui montre la torture en Algérie du grand-père qui sert de trame à l'histoire, un vigile d'une société de sécurité. «J'ai fait le choix d'une esthétique précise et rigoureuse, faire de la direction d'acteurs, travailler sur l'intériorité, dès qu'ils chargent dans le jeu, je préfère les contenir pour plus d'émotion. Ce qui est intéressant pour eux c'est de découvrir ce que met en jeu le théâtre comme engagement, dans l'incarnation de personnages.
J'aime que les acteurs soient le plus juste possible par rapport à eux-mêmes. Je fais accoucher la parole avec un groupe non professionnel mais qui ouvre un espace d'expression et de théâtre. Derrière le geste artistique, il y a la parole qui prend sens et est reconnue du fait que le théâtre donne une dimension poétique et de mise en distance qui fait tout passer», nous explique l'auteur Ahmed Madani, sans dire que c'est une vraie performance à laquelle on assiste. Pour appuyer le jeu des comédiens, un montage vidéo vient sensibiliser sur les visages de banlieue que bien souvent le système médiatique ne montre pas. Par ailleurs, le côté dur de la guerre d'Algérie ne lui a pas causé de soucis quant au ressenti du public. C'est comme s'il avait pris le pari que cette guerre, dans l'inconscient collectif, autant que dans la dynamique sociale, est un moment paradoxalement accélérateur de l'émigration. Pour lui, «c'était fondamental. J'ai pris volontairement une situation non compassionnelle, avec beaucoup de contradictions.
C'est l'histoire de France, une histoire qui a mis beaucoup de temps à se révéler au peuple français. Je fais un rappel que je pense nécessaire aujourd'hui, c'est un acte d'écriture, je retrace la traversée du personnage de Lakhdar, personnage mythique de Kateb Yacine. Il y a pour moi une filiation». D'ailleurs, en hommage à Kateb Yacine, tous les personnages s'appellent Lakhdar. «C'est un homme de théâtre qui a utilisé la langue du maître, la langue française, pour exprimer le point de vue du sujet, de manière noble très forte et dont la trace reste là, présente.» Il ne reste plus qu'à espérer que cette pièce, Illuminations, soit jouée en Algérie.
«Je pense que cela aurait du sens car l'histoire de l'immigration n'est pas forcément connue par tout le monde en Algérie, en tout cas vécue de l'intérieur, comme cette jeunesse qui ne sait pas trop d'où elle est. L'évocation de la guerre est aussi porteuse, je pense, d'intérêt. Dans la forme, il y a enfin une esthétique développée, un point de vue sur le théâtre contemporain.» Parmi ses projets, Ahmed Madani espère aboutir à la création d'une version féminine avec uniquement des filles sur scène. D'autre part, il prépare pour le mois de janvier une nouvelle création, intitulée Je marche dans la nuit par un chemin mauvais.
*Pour contacter la compagnie Madani : [email protected]
tél : 01 48 45 25 31.


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