Nous sommes dans un pays qui vit, ces derniers temps, un vide politique inquiétant. L'exercice politique lui-même a été défait de sa légitimité et vidé de sa substance», a estimé le président du parti Front du changement, de Abdelmadjid Menasra, à l'ouverture, hier à Boumerdès, des travaux de l'université d'été de sa formation. Commentant les propos du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, selon lequel «l'Algérie n'a pas besoin d'un Conseil des ministres pour fonctionner», Menasra s'interroge : «Qui prend les décisions et où sont-elles prises dans ce cas ?», avant de renchérir : «Les visites ministérielles sont un exercice propre aux ministres inoccupés, désœuvrés, car ce ne sont pas ces déplacements qui régleront les problèmes socioéconomiques des Algériens.» Et d'ajouter : «Autant dire que l'Algérie n'a pas besoin d'un Président, alors que tous les secteurs sont en crise et le pays en proie aux bouleversements régionaux.» L'orateur, qui a plaidé pour un «consensus démocratique», a estimé que c'est la seule voie qui permettra aux forces politiques de s'attabler et discuter sereinement, «fraternellement autour de l'avenir du pays et lutter efficacement contre la corruption et l'oppression» suivant le slogan de cette rencontre à laquelle étaient conviés le leader du Front national algérien (FNA) Moussa Touati, le représentant de la formation de Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, et celui du Mouvement de la société pour la paix (MSP) ainsi que des représentants de partis islamistes irakien, palestinien et syrien. L'ex-militant du MSP a souligné, en outre, que les «démocraties qui ont été bâties dans les pays arabes et musulmans n'étaient pas fondées sur des bases solides, c'est pourquoi elles ont été renversées». Des démocraties de façade dépourvues de consensus politique, celles qui ne garantissent pas les droits des minorités et n'empêchent pas non plus la domination de la majorité, d'après lui. De son côté, le représentant de Jil Jadid de Soufiane Djilali s'est interrogé dans sa communication, en abordant la crise au FLN, sur le silence de la classe politique quant à «l'intervention de personnalités dans les missions de l'une des institutions suprêmes du pays qui est le Conseil d'Etat dans le règlement du conflit au FLN», signe de déliquescence de l'élite et de l'Etat, selon lui.